Méditation du jeudi 16 mai

Une parole 

Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.

Un regard 

Être parfaitement un : l’unité parfaite est un idéal bien difficile à atteindre et paraît même hors de portée sur cette terre. De fait, l’unité parfaite n’existe qu’en Dieu, entre le Père et le Fils, et sur terre nous n’en avons que des images imparfaites. Une communauté monastique peut être une de celles-ci. Certes, qui vit cela de l’intérieur sait que l’office et le chant sont des sujets de tension mais qui voit cela de l’extérieur peut s’étonner, admirer que des hommes ou des femmes très différents les uns des autres qui, au départ de leur vie commune, n’ont parfois aucune affinité et peu de points communs, arrivent à se retrouver au même endroit sept fois par jour pour chanter dans une unité au moins apparente et souvent dans une communion bien réelle. Pour les hôtes des monastères, les offices où toute la communauté monastique se trouve rassemblée, unie dans la prière, peuvent paraître comme des témoignages de l’amour de Dieu qui réunit des hommes ou des femmes de différents âges, différentes origines, pour chanter sa louange.

Une prière 

Prions notre Seigneur, que notre communauté monastique témoigne par son unité de l’amour de Dieu pour les hommes.

Seigneur, donne-nous d’être unis dans la prière par le cœur et la voix.

Seigneur, donne-nous de témoigner par notre unité et notre charité fraternelle que Tu es amour et que tu aimes tous les hommes.

Seigneur, donne-nous de goûter un jour la parfaite unité auprès de Toi avec nos frères défunts qui nous précèdent dans la gloire.

 

Une parole 

Paul s’écria devant eux : « Frères, moi, je suis pharisien, fils de pharisiens. C’est à cause de notre espérance, la résurrection des morts, que je passe en jugement. »

Un regard 

L’exclamation devant le Sanhédrin peut paraître bien surprenante tellement les pharisiens ont mauvaise réputation. Pharisien est devenu un synonyme d’hypocrite et le pharisaïsme est une attitude souvent dénoncée ; il est vrai que, dans les évangiles, les pharisiens apparaissent souvent comme les principaux adversaires de Jésus. Les Actes des Apôtres offrent pourtant un tableau différent qui suggère une réalité plus nuancée. Les adversaires des apôtres et de sla première communauté chrétienne de Jérusalem sont moins les pharisiens que les sadducéens, le parti des grands prêtres qui refusent la croyance en la résurrection. Le pharisien Gamaliel – le maître de Paul – prêche la modération à l’égard de Pierre et de Jean. Des pharisiens deviennent croyants et pas seulement Saul ,devenu Pau, mais aussi ceux qui, lors de l’assemblée de Jérusalem, s’opposent à Paul et demandent la circoncision des païens. Il ne faut donc pas s’imaginer les pharisiens et les premiers chrétiens comme des adversaires irréductibles mais comme deux groupes se côtoyant, entre lesquels il y avait certes des tensions et des rivalités mais aussi une proximité et même une certaine porosité car les deux groupes partageaient des convictions communes, comme la foi en la résurrection des morts.

Une prière 

Prions notre Seigneur Jésus, mort et ressuscité pour nous, afin qu’il affermisse notre foi en la résurrection des morts.

Seigneur Jésus, nous te prions pour tous ceux, chrétiens, juifs ou musulmans, qui croient en la résurrection des morts ; viens conforter leur foi et leur espérance.

Seigneur Jésus, nous te prions pour ce monde qui ne croit plus en la résurrection des morts ; donne-nous de rendre compte dans notre espérance en des termes qui puissent être reçus de nos contemporains.

Seigneur Jésus, donne-nous de ressusciter un jour auprès de toi dans la gloire.

 

Méditation du mercredi 15 mai

Une parole

Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.

Un regard

Dans la prière qu’il adresse à son Père juste avant sa passion, Jésus demande que les disciples soient associés à l’unité qu’il forme avec son Père. À plusieurs reprises, dans l’évangile selon saint Jean, Jésus a affirmé qu’il était UN avec le Père. C’est de cette manière qu’il veut que ses disciples soient UN. L’unité entre chrétiens est donc absolument essentielle puisque, en étant UN, les disciples du Christ doivent refléter l’unité du Père et du Fils, l’unicité du Dieu unique en trois personnes.

Une prière

Prions le Père pour qu’il nous garde unis entre nous comme lui-même est uni à son fils.

Seigneur, unifie nos vies par la méditation de ta parole, chasse de nos cœurs toute les pensées mauvaises qui nous dispersent.

Seigneur, unifie notre communauté par la liturgie et la vie fraternelle, préserve-là des rivalités, des jalousies et des paroles mauvaises.

Seigneur, unifie les différentes communautés chrétiennes dans un seul baptême et une seule foi en ton fils malgré les différences de théologie ou de pratiques sacramentaires.

Une parole

En toutes choses, je vous ai montré qu’en se donnant ainsi de la peine, il faut secourir les faibles et se souvenir des paroles du Seigneur Jésus, car lui-même a dit: Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.

Un regard

Voilà une parole de Jésus qui ne figure dans aucun évangile mais seulement dans les Actes des Apôtres, où elle est rapportée par un témoin qui n’a pas connu Jésus vivant… aussi peut-on se demander si Jésus l’a bien prononcée telle quelle. Cela n’a d’ailleurs pas grande importance car la formule résume bien l’enseignement de Jésus sur la gratuité du don. Jésus a exhorté ses disciples à donner sans rien attendre en retour. Il a promis qu’ils recevraient le royaume des cieux à ceux qui donnent à manger à ceux qui ont faim, qui donnent à boire à ceux qui ont soif, qui donnent un vêtement à ceux qui sont nus. Il nous a appris que c’est en donnant ainsi que nous ressemblons à Dieu qui donne tout aux hommes sans rien attendre en retour et que nous réalisons notre vocation d’être humain créé à son image et pour sa ressemblance.

Une prière

Prions le Seigneur Jésus pour qu’il nous apprenne le bonheur du don véritable.

Seigneur Jésus, toi qui as dit qu’il n’y pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime, apprends-nous à offrir à ta suite notre vie pour Dieu et pour nos frères, sans rien réserver à notre pauvre moi.

Seigneur Jésus, apprends-nous à donner gratuitement de nos biens et de notre temps à ceux qui sont dans le besoin.

Seigneur Jésus, apprends-nous à rendre grâce à notre Père céleste pour tous les dons dont il nous comble tout au long de notre vie.

Méditation du mardi 14 mai

Une parole

«Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.»

Un regard

Le substantif «amour»(agapè en grec) et le verbe «aimer» (agapaô) reviennent à de nombreuses reprises au chapitre 15 de l’évangile selon saint Jean. Mais de quel amour s’agit-il ? Nous percevons souvent l’amour comme un sentiment et nous avons, de ce fait, du mal à comprendre que l’amour puisse être l’objet d’un commandement. Or la définition que donne ici Jésus du plus grand amour nous montre qu’il s’agit de bien d’autre chose que d’un sentiment. L’amour est selon Jésus un don de soi-même à celui qu’on aime. Jésus nous fournit ici un critère pour déterminer l’amour véritable car le faux amour, l’amour abusif, est justement le contraire : accaparer celui qu’on prétend aimer pour soi-même.

Une prière

Prions le Seigneur Jésus qui nous a aimé jusqu’à donner sa vie pour nous.

Loué sois-tu, Seigneur, pour tout l’amour que nous avons reçu, pour tous ceux qui nous ont donné une part d’eux-mêmes tout en nous laissant libres.

Seigneur, pardonne-nous nos prétendus amours abusifs, toutes les fois où nous accaparons et instrumentalisons ceux que nous prétendons aimer.

Seigneur, apprends-nous à aimer comme tu nous aimes, à donner notre vie pour ceux qu’on aime sans rien attendre en retour.

Une parole

Il faut donc que l’un d’entre eux devienne, avec nous, témoin de sa résurrection.

Un regard:

Pierre indique la nécessité de désigner un remplaçant à Judas pour qu’il devienne témoin de la résurrection. La formule est pour le moins surprenante car Judas n’a jamais été témoin de la résurrection. Ayant livré Jésus aux autorités juives, il n’était pas présent avec les disciples lorsque Jésus ressuscité leur est apparu. C’est donc moins un remplaçant de Judas qui est choisi que quelqu’un qui, contrairement à Judas, après avoir abandonné Jésus au moment de son arrestation, est revenu vers lui, s’est relevé. Être témoin de la résurrection de Jésus, c’est en quelque sorte être témoin de sa propre résurrection, de son propre relèvement après avoir surmonté sa défection, ce que n’a pas su faire Judas.

Une prière

Prions le Seigneur Jésus qui nous appelle à être témoin de Sa résurrection et de la nôtre.

Loué sois-tu, Seigneur, car tu es présent auprès de nous depuis notre baptême et tu es présent auprès de nous tout au long de notre vie.

Aie pitié de nous, Seigneur, dans les moments de doute où nous croyons que tu nous as abandonnés, que tu nous es enlevé.

Apprends-nous, Seigneur, à surmonter les épreuves, à nous relever et à témoigner de la Bonne Nouvelle de ton relèvement et du nôtre.

Proposé par le Fr. Antoine-Frédéric