LECTIO DIVINA

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samedi 27 juillet


16ème Semaine du Temps Ordinaire



Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Mt 13, 24-30


En ce temps-là,
Jésus proposa aux foules une autre parabole:
«Le royaume des Cieux est comparable
à un homme qui a semé du bon grain dans son champ.
Or, pendant que les gens dormaient,
son ennemi survint;
il sema de l’ivraie au milieu du blé
et s’en alla.
Quand la tige poussa et produisit l’épi,
alors l’ivraie apparut aussi.
Les serviteurs du maître vinrent lui dire:
“Seigneur, n’est-ce pas du bon grain
que tu as semé dans ton champ?
D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie?”
Il leur dit:
“C’est un ennemi qui a fait cela.”
Les serviteurs lui disent:
“Veux-tu donc que nous allions l’enlever?”
Il répond:
“Non, en enlevant l’ivraie,
vous risquez d’arracher le blé en même temps.
Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson;
et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs:
Enlevez d’abord l’ivraie,
liez-la en bottes pour la brûler;
quant au blé, ramassez-le
pour le rentrer dans mon grenier.”»


Cette parabole reconnait l'existence du mal mais affirme qu'il ne peut venir de Dieu. Pourquoi Dieu alors n'arrache-t-il pas l'ivraie ? Voudrait-Il préserver notre liberté de faire le bien et d'aimer ? Voudrait-Il nous montrer quelque mauvaise herbe pour raviver notre désir de Le servir ? Nos propres défauts pourraient-ils nous ramener vers le Seigneur ? Sommes-nous encore capables de voir le bien chez l'autre et le laisser mûrir ?


Au Seigneur seul appartient le jugement et Lui sait bien que l'ivraie n'aura pas le dernier mot et que c'est l'Amour qui sera le plus fort.


"Jésus compare le Royaume des cieux à un champ de blé, pour nous faire comprendre qu'en nous a été semé quelque chose de petit et de caché qui possède toutefois une force vitale irrépressible. En dépit de tous les obstacles, la graine se développera et le fruit mûrira. Ce fruit sera bon uniquement si la terre de la vie est cultivée selon la volonté de Dieu." (Benoit XVI - Angelus 17 juillet 2011).


Dieu, Lui-même, nous laisse le temps de la conversion. Dieu est AMOUR et celui qui aime vraiment sait attendre sans fixer d'ultimatum ; sait persévérer et respecter le rythme de l'autre.


"Oui, un jour dans tes parvis en vaut plus que mille. J’ai choisi de me tenir sur le seuil, dans la maison de mon Dieu" (Ps 83)



(Catherine)


Commencer par lire le texte à haute voix.


Puis reprendre un verset, ou simplement un mot et le répéter toujours à haute voix en le laissant porter par le souffle.


Il s'agit de laisser passer cette parole, dans un premier temps, de l'intellect au coeur.


Ainsi ruminée, elle vient germer au profond de nous-même.


Rester dans cette rumination pendant un temps assez long. Cela débouchera peut-être sur du silence.


Il peut y avoir une prière spontanée ou non (comme par exemple le psaume proposé dans la liturgie du jour) qui monte de nos lèvres.


Rester dans cette communion de parole tout au long de nos échanges, de nos activités afin qu'elles soient nourries par cette inspiration.


C'est là proprement la lectio divina.


Ensuite, il est toujours possible de la commenter.


N'hésitez pas à partager les commentaires que vous écrirez.

Petits conseils pour la lectio divina

"Faites attention à comment vous lisez"


La lectio divina se donne au contraire pour but de comprendre en profondeur le texte. C’est donc une lecture qui demande un effort. On pourrait se demander la raison de cela. Dans la manière moderne d’envisager la communication, on considère que si celui qui met un message est crédible et que si le message est de qualité, il atteindra son but quel que soit l’attitude de celui qui reçoit le message. Or il n’en est pas ainsi pour la parole de Dieu et c’est ce que montre bien l’explication de la parabole du semeur. J’en donne ici le texte dans la formulation selon saint Matthieu qui me semble la plus claire : « Vous donc, écoutez ce que veut dire la parabole du semeur ; quand quelqu’un entend la parole du Royaume sans la comprendre, le mauvais survient et s’empare de ce qui est semé dans son cœur : celui-là c’est le terrain ensemencé au bord du chemin. Celui qui a reçu la semence sur un sol pierreux, c’est celui qui entend la Parole et la reçoit aussitôt avec joie ; mais il n’a pas de racine en lui, il est l’homme d’un moment : quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, il trébuche aussitôt. Celui qui a reçu la semence dans les ronces, c’est celui qui entend la Parole ; mais le souci du monde et la séduction de la richesse étouffent la Parole, qui ne donne pas de fruit. Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est celui qui entend la Parole et la comprend : il porte fruit à raison de cent ou soixante ou trente pour un. »


D’après ce texte, la Parole est la même pour tous et tous l’ont entendu. Pourtant la parole n’est profitable que pour les derniers ceux qui ne l’ont pas seulement entendue mais comprise.


Qu’est-ce que la lectio divina? C’est d’abord une manière de lire. Mais me direz-vous nous savons tous lire. À vrai dire j’en doute parfois quand je lis sur les réseaux sociaux les commentaires souvent d’ailleurs très négatifs de certains articles qui montrent le plus souvent que l’auteur du commentaire n’a lu que le titre de l’article en question, au mieux les premières lignes, et qu’en tout cas, il n’a rien compris au propos de l’auteur de l’article. La lecture sur écran telle que nous la pratiquons quotidiennement consiste souvent à saisir le plus rapidement possible une information et non pas à chercher à comprendre la pensée d’un auteur.


L’ enjeu de la lectio divina n’est pas donc de lire la Parole mais de la comprendre. Mais que signifie comprendre la Parole. Je pense que la parabole du semeur nous donne des précieuses indications. Pour comprendre la Parole il convient de la laisser prendre racine en nous. La lectio divina doit donc être une lecture qui prend son temps, qui ne soit pas trop rapide de peur que la Parole ne soit comme le grain semée au bord du chemin. Elle implique un effort quotidien jour après jour sans se décourager pour qu’elle prenne vraiment racine. Elle suppose qu’on lui réserve un temps propre où l’on ne fasse pas autre chose de peur qu’elle ne soit étouffée par les autres activités. Bref il nous faut faire attention à la manière dont nous lisons pour paraphraser la parole que saint Luc place dans la bouche de Jésus s’adressant aux disciples après leur avoir dit la parabole du semeur : « Faites attention à la manière dont vous écoutez ».


Fr. A. Frédéric