Méditation du jour

Partagez cette page

Méditation du jeudi 28 mars



Une parole 


« Moi, j’ai parlé au monde ouvertement. J’ai toujours enseigné à la synagogue et dans le Temple, là où tous les Juifs se réunissent, et je n’ai jamais parlé en cachette. Pourquoi m’interroges-tu ? Ce que je leur ai dit, demande-le à ceux qui m’ont entendu. Eux savent ce que j’ai dit. »   



Un regard 


Dans sa réponse au grand prêtre Hanne, qui l’interroge sur son enseignement, Jésus répond en soulignant la duplicité de celui-ci. Jésus a toujours enseigné ouvertement dans les lieux publics que sont les synagogues et le Temple. Cette réponse de Jésus a plusieurs fonctions. Tout d’abord elle souligne le caractère factice de la question de Hanne. En réalité, le grand-prêtre connaît l’enseignement de Jésus et il a déjà décidé sa mort. Sa question n’est qu’un faux-semblant dans une parodie de justice où l’accusé est déjà jugé et condamné. Ensuite, cette réponse souligne la différence entre la manière d’agir de Jésus et celle de son interlocuteur : Jésus a enseigné publiquement, de jour, en pleine lumière ; Hanne a fait arrêter Jésus de nuit, de manière subreptice.  Cela correspond à la théologie de saint Jean pour qui le bien se fait de jour, publiquement, alors que le mal se fait de nuit, en cachette. Enfin, cette réponse permet de combattre l’idée qui a pu se développer dans les communautés chrétiennes, qu’au côté de l’enseignement public de Jésus destiné à la foule, aurait existé un enseignement caché réservé à une élite de privilégiés.



Une prière 


Prions notre Seigneur Jésus qui a parlé au monde ouvertement.


Seigneur, donne le courage à tes disciples de proclamer ouvertement et publiquement ta Bonne Nouvelle.


Seigneur, chasse de nos cœurs la crainte car si nous agissons bien, si nous ne faisons rien de mal, nous pouvons agir ouvertement, sans risque.


Seigneur, écarte de nous la tentation de croire que Ta Bonne Nouvelle s’adresse seulement à une élite de privilégiés alors que tu veux le salut de tous les hommes.

 


Une parole


Mon serviteur réussira, dit le Seigneur ; il montera, il s’élèvera, il sera exalté !



Un regard


À l’origine, le verbe réussir est un verbe intransitif, c’est-à-dire qu’il s’emploie sans complément d’objet direct. On réussit, en général ou dans un domaine particulier, mais ce n’est que très récemment – et dans un français peu correct – qu’on en est venu à réussir quelque chose voire, selon une expression à la mode que personnellement je déteste, à réussir sa vie. En effet, la réussite n’est pas de l’ordre du faire et de l’avoir mais de l’être ou plutôt du devenir. Du serviteur n’est pas dit qu’il réussira sa vie ou qu’il réussira sa mission mais tout simplement qu’il réussira ; car le serviteur n’a rien et même, peut-on dire, ne fait rien. Il se contente d’être, de subir et de devenir.  La réussite paradoxale de ce serviteur est un don qu’il reçoit de Dieu alors même que sa vie, aux yeux des hommes, semble un terrible échec.



Une prière 


Prions notre seigneur Jésus qui a réussi sur la croix.


Seigneur, apprends-nous à changer nos critères humains de réussites ou d’échecs.


Seigneur, donne -nous de ne pas nous attacher à ce qu’ont ou ce que font les hommes mais à ce qu’ils sont et à ce qu’ils deviennent. 


Seigneur, apprends-nous non pas à vouloir réussir notre vie mais à la recevoir comme un don qui vient de Toi.

 


Une parole 


Le Christ, pendant les jours de sa vie dans la chair, offrit, avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu qui pouvait le sauver de la mort, et il fut exaucé en raison de son grand respect.



Un regard 


L’auteur de la lettre aux Hébreux présente le Christ comme le véritable grand-prêtre qui, par le sacrifice unique qu’il a fait de sa vie, a ouvert pour les hommes l’accès du sanctuaire céleste. On pourrait croire qu'il serait tenté de minimiser la souffrance ou la détresse de Jésus lors de sa passion. Tout au contraire il rapporte une prière angoissée de Jésus que l’on peut rapprocher de l’agonie à Gethsémani telle qu’elle est décrite dans les évangiles synoptiques ou du cri « Mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? » que selon saint Matthieu et saint Marc, Jésus a poussé sur la croix. Jésus a prié, et même a crié, pour être sauvé de la mort et sa résurrection montre que Dieu l’a exaucé.



Une prière 


Prions notre Seigneur Jésus pour être sauvé de la mort.


Seigneur, toi qui, à Gethsémani, as connu l’angoisse face à la perspective de ta passion, viens assister tous ceux qui s’apprêtent à faire le dernier passage.


Seigneur, toi qui as crié « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? » viens nous assister dans les moments de désespoir où nous croyons que Dieu nous a abandonnés.


Seigneur, toi qui as été exaucé par ton Père et qui es le premier ressuscité d’entre les morts, intercède auprès de notre Père pour qu’il nous accueille en son royaume.




Méditation du jeudi 28 mars



Une parole


Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout.



Un regard


Saint Jean introduit la  deuxième partie de son évangile, le livre de l’heure de Jésus, l’heure de sa glorification, de sa passion et de sa résurrection, en rappelant l’amour de Jésus pour ses disciples. Jésus aime les disciples jusqu’au bout, ce que l’on peut comprendre de deux manières : il les aime jusqu’à la fin, jusqu’à sa mort qui est un acte d’amour, et jusqu’au plus haut point que peut atteindre l’amour : donner sa vie pour les amis. Pour rendre visible cet incommensurable amour qu’il a pour ses disciples, il pose un geste surprenant puisqu’au plein milieu du repas, il se lève de table pour leur laver les pieds comme le ferait un esclave. Il prend soin d’eux et les invite à faire de même : prendre soin les uns des autres pour montrer leur amour fraternel, image et signe de son amour pour eux.  



Une prière 


Prions notre Seigneur Jésus qui nous a aimés jusqu’au bout.


Seigneur, toi qui es mort sur la croix par amour pour tes disciples, viens soutenir tous tes fidèles qui donnent leur vie par amour, en particulier les religieuses et religieux qui donnent leur vie pour leur communauté, les laïcs mariés qui donnent leur vie pour leur famille.


Seigneur Jésus, toi qui as aimé jusqu’au bout, laissant ton dernier discours en testament à tes disciples, donne à ceux qui sont sur le point de mourir de profiter de leurs derniers instants pour transmettre tout leur amour à leur proche.


Seigneur Jésus, toi qui nous as laissés le geste du lavement des pieds pour témoigner de notre amour mutuel, apprends-nous à prendre soin les uns des autres et à être, par notre charité fraternelle, les signes de Ta présence au cœur du monde.

 


Une parole


Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois, il marquera pour vous le commencement de l’année.



Un regard 


Dans le livre de l’Exode, Moïse commence par préciser que la Pâque aura lieu le premier mois de l’année et, de fait, Pâques est une fête des commencements et ce à plusieurs titres.  Située au printemps, Pâques est probablement à l’origine une fête agricole des prémices. Commémorant la sortie des Hébreux d’Égypte, leur libération de l’esclavage de pharaon, elle marque le commencement d’un nouveau peuple, un peuple que Dieu s’est choisi et a fait sien. Célébrant la mort et la résurrection de Jésus, Pâques marque le début d’une ère nouvelle où ceux qui croient en Jésus sont libérés de l’esclavage du péché et de la mort.



Une prière 


Prions le Seigneur notre Dieu qui fait toute chose nouvelle. 


Loué sois-tu, Seigneur, pour le printemps et le renouvellement de ta Création ; apprends-nous à en prendre soin.


Loué sois-tu, Seigneur, pour avoir libéré le peuple hébreu de l’esclavage ; apprends-nous à lutter contre toutes les formes d’injustice et d’oppression.


Loué sois-tu, Seigneur, car tu nous as délivrés de l’esclavage de la mort et du péché ; donne-nous de proclamer la Bonne Nouvelle de ta résurrection dans le monde entier.

 


Une parole


Frères, moi, Paul, j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis... 



Un regard


Ce passage de la première lettre aux Corinthiens est probablement le plus ancien récit de l’institution de l’eucharistie, pourtant il a été écrit par quelqu’un qui n’en a pas été le témoin direct. Cela montre l’importance de ce que l’on appelle la tradition, c’est-à-dire la transmission par la parole des témoins. Jésus n’a rien écrit lui-même. Il a choisi de s’en remettre entièrement à la parole de ceux qui ont cru en lui. C’est par la parole des témoins que nous le connaissons. Comme eux ont fait confiance en la parole de Jésus, nous sommes appelés à faire confiance en leur parole. L’universalité du corps du Christ ne se déploie pas uniquement dans l’espace entre les chrétiens de tous les continents mais aussi dans le temps, entre les différentes générations de chrétiens qui se rattachent au témoignage des premiers croyants.



Une prière 


Prions le Seigneur Jésus Christ qui s’est livré à la parole des hommes.


Loué sois-tu, Seigneur, pour les témoins, grâce à la parole desquelles nous te connaissons ; donne-nous de prendre leur suite  et de témoigner à notre tour de notre foi. 


Loué sois-tu pour toutes les générations de chrétiens qui ont transmis ta Parole ; réunis-les en un seul corps.


Loué sois-tu, Seigneur, pour la foi de ceux qui ont cru les témoins, fais grandir notre propre confiance en la parole de ceux qui nous parlent de Toi.




Méditation du mercredi 27 mars



Une parole


Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, chacun son tour : « Serait-ce moi, Seigneur ? »



Un regard


Il n’y a qu’un disciple qui a trahi Jésus et pourtant tous posent la question : « Serait-ce moi ? » comme si tous avaient eu l’idée de le trahir, comme si tous se sentaient, au fond d'eux-mêmes, capables d’un tel acte. La profonde tristesse qui les étreint est la prise de conscience de leur manque de loyauté envers leur maître qui va être trahi. La question des disciples est la nôtre aujourd’hui encore chaque fois que nous constatons la petitesse de notre foi, la fragilité de nos engagements.



Une prière


Prions notre seigneur Jésus livré par l’un des siens.


Chaque fois que face aux épreuves, nous désespérons de la vie, chaque fois que nous perdons confiance en toi, c’est toi que nous trahissons ; aie pitié Seigneur.


Chaque fois, que nous mettons les considérations matérielles, l’appât du gain, avant notre foi en toi, c’est Toi que nous trahissons ; aie pitié de nous Seigneur.


Chaque fois que nous suspectons, chaque fois que nous jugeons et condamnons sans voir nos propres fautes, c’est toi que nous trahissons ; aie pitié de nous Seigneur.

 


Une parole


Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats.



Un regard


Ce verset du troisième chant du serviteur du prophète Isaïe paraît tout à fait s’appliquer à la passion de Jésus et il a été lu par les chrétiens, à commencer par les auteurs des évangiles comme une annonce de celle-ci. Ne pas cacher sa face signifie ne pas dérober la partie la plus intime de soi-même, celle qui nous identifie au regard des autres et aussi celle sur laquelle se trouvent l’image et la ressemblance de Dieu. En tout homme qui ne cache pas sa face devant les outrages et les crachats, c’est Dieu qui révèle son immense amour, le don qu’il fait de lui-même.



Une prière 


Prions notre Seigneur Jésus dont la face est outragée, souillée par les crachats.


Loué sois-tu, Seigneur, pour tous ceux qui ne se dérobent pas face aux persécutions, aux humiliations.


Pardonne-nous, Seigneur, pour toutes les fois où nous humilions l'un de nos frère ou l'une de nos sœurs créé(e) à ton image car quand nous faisons cela c’est toi que nous outrageons, c’est à ton visage que nous crachons.


Seigneur, apprends-nous à reconnaître ta face outragée dans le visage de nos frère et sœurs humiliés ; donne-nous le courage de prendre leur défense, d’accepter d’être nous-mêmes humiliés pour te ressembler vraiment.




Proposé par le Fr. Antoine-Frédéric