Méditation du jour

Méditation du mardi 14 janvier



Une parole 


On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes.



Un regard 


Qu’est ce qui explique le succès de l’enseignement de Jésus ? C’est évidemment une question qui nous intéresse car nous voudrions pouvoir en connaître les ingrédients afin de pouvoir les reproduire. Saint Marc nous lève ici un coin du voile en définissant la manière d’enseigner de Jésus, d’abord d’une manière positive « en homme qui a autorité », puis en relevant l’écart avec une autre manière d’enseigner « non pas comme les scribes ».  On doit d’abord noter que saint Marc parle ici de la manière d’enseigner de Jésus, de la forme, non pas du contenu de son enseignement, du fond.  Cela nous indique que nous ne devons pas privilégier l’originalité du message. Nous n’avons pas à dire quelque chose de nouveau par rapport à la parole de Dieu qui a été portée par Moïse, les prophètes et, en dernier lieu, par Jésus le Fils de Dieu. Jésus enseigne « comme un homme qui a autorité ». Il me semble que cela veut dire que Jésus engage sa propre autorité personnelle dans son enseignement ; il s’écarte de la manière d’agir des scribes qui s’abritaient derrière l’autorité de leurs maîtres, qui examinaient les opinions de différents maîtres avant, peut-être, à la fin, d’oser émettre un avis. Jésus ne s’embarrasse pas de cette méthode classique. Son enseignement a un caractère profondément existentiel ; il est lié à sa personnalité et à sa manière de vivre et c’est peut-être là, la clé de son succès.



Une prière 


Prions notre Seigneur Jésus pour qu’il apprenne aux ministres de son Église à enseigner avec autorité la parole de Dieu.


Seigneur, préserve-les de vouloir enseigner quelque chose de nouveau, d’original, et de s’écarter ainsi de ta Parole.


Seigneur, apprends-leur à enseigner avec autorité en s’impliquant personnellement dans leur enseignement, en faisant coïncider ce qu’ils vivent et ce qu’ils enseignent.


Seigneur, apprends-leur à ne pas enseigner comme des scribes, à ne pas s’abriter derrière l’autorité des maîtres pour éviter de s’engager personnellement.

 


Une parole 


Maintenant, nous ne voyons pas encore que tout lui soit soumis ; mais Jésus, qui a été abaissé un peu au-dessous des anges, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de sa Passion et de sa mort. Si donc il a fait l’expérience de la mort, c’est, par grâce de Dieu, au profit de tous.



Un regard 


Commentant le verset du psaume 8 qui médite sur la fragilité et la grandeur de l’homme que Dieu a placé un peu au-dessous des anges et couronné de gloire et d’honneur, l’auteur de la lettre aux Hébreux l’applique à Jésus. Se plaçant dans une perspective similaire à celle de saint Paul dans l’hymne de la lettre aux Philippiens, il voit dans son abaissement, dans la passion et dans la mort, l’origine de son exaltation auprès du Père, de son couronnement de gloire et d’honneur. Mais pour l’auteur de la lettre aux Hébreux, l’abaissement de Jésus dans la mort ne provoque pas seulement sa propre exaltation mais aussi l’exaltation de tous les hommes qui, en lui, sont appelés à devenir fils de Dieu. En mourant sur la croix, Jésus nous a ouvert la possibilité d’être couronnés d’honneur et de gloire.



Une prière


Prions notre Seigneur Jésus qui a été abaissé dans la mort et dans la passion et qui est désormais couronné d’honneur et de gloire auprès du Père.


Seigneur Jésus, toi qui as souffert la passion en ta chair, viens au secours de tous ceux qui souffrent dans leur corps et dans leur âme.


Seigneur Jésus, toi qui as fait l’expérience de la mort, viens au secours de tous les agonisants, de tous ceux qui s’apprêtent à quitter ce monde, et de tous ceux qui ont perdu un être cher.


Seigneur Jésus, toi qui es couronné d’honneur et de gloire, accueille auprès de Toi, dans la gloire de Ton père, nos frères défunts. 




Méditation du lundi 13 janvier



Une parole 


Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, continuez à ne pas croire. Mais si je les fais, même si vous ne me croyez pas, croyez les œuvres ; ainsi vous reconnaîtrez, et de plus en plus, que le Père est en moi, et moi dans le Père. 



Un regard 


En ce jour où, dans le diocèse de Poitiers, nous fêtons l’évêque saint Hilaire, docteur de l’Église qui, pour faire face à l’hérésie arienne qui niait la divinité du Christ, a beaucoup réfléchi sur la Trinité, nous est proposé pour l’évangile un texte de saint Jean qui insiste sur l’étroitesse des rapports qu’il entretient avec le Père. Aux Juifs qui l’accusent de blasphème pour s’être prétendu Fils de Dieu, Jésus propose, en quelque sorte, un chemin de foi. Puisqu’ils refusent de croire l’affirmation, quelque peu abrupte, selon laquelle il fait un avec le Père, qu’au moins ils regardent ce qu’il fait, ses œuvres, pour voir si elles viennent de Dieu. Nous aussi nous sommes invités à contempler et à méditer les œuvres de Jésus, telles qu’elles nous sont rapportées dans les évangiles, pour découvrir l’intimité de la relation entre Jésus et son Père.



Une prière 


Prions notre Seigneur Jésus afin qu’il nous fasse pénétrer dans l’intimité des liens qui l’unissent au Père. 


Seigneur, ouvre nos yeux que nous contemplions ce que tu réalises dans notre monde d’aujourd’hui et même dans nos vies.


Seigneur, apprends-nous à reconnaître que tes œuvres viennent du Père. 


Seigneur, que par la contemplation de tes œuvres nous arrivions à découvrir qui tu es vraiment et que tu fais Un avec le Père.

 


Une parole 


Celui qui s’applique à la loi du Très-Haut et la médite cherchera à connaître la sagesse de tous les anciens et se consacrera à la lecture des prophètes.



Un regard 


Ce verset du Siracide insiste sur l’importance de méditer la loi du Seigneur et peut être, de ce point de vue, rapproché du psaume 1 qui proclame : « Heureux l’homme qui se plaît dans la loi du Seigneur et murmure sa loi jour et nuit. » Il propose aussi, en quelque sorte, une méthode pour méditer la loi, qui est de la rapprocher d’autres textes des Écritures ; dans la perspective juive qui est celle du Siracide, cela veut dire rapprocher les textes de la Torah de Moïse de ceux des prophètes et des écrits de sagesse pour mieux en comprendre le sens. Pour nous chrétiens, cela peut vouloir dire : rapprocher les évangiles et les textes du nouveau Testament de l’Ancien. Saint Hilaire a appliqué cette méthode dans ses commentaires des Écritures, notamment des psaumes et de l’Évangile selon saint Matthieu.



Une prière 


Prions le Très-Haut qui nous donne sa Loi à méditer.


Seigneur, donne-nous de nous appliquer chaque jour à la méditation des Écritures.


Seigneur, apprends-nous à rapprocher en nos cœurs les différents textes des Écritures pour mieux les comprendre et les mettre en pratique.


Seigneur, fais de nous des messagers de Ta parole, pour que nous la fassions découvrir à ceux qui ne la connaissent pas encore.

 

 

Une parole 


Celui-là est l’anti-Christ : il refuse à la fois le Père et le Fils ; quiconque refuse le Fils n’a pas non plus le Père ; celui qui reconnaît le Fils a aussi le Père.



Un regard 


Ce passage de la première lettre de saint Jean justifie le combat qui fut celui d’Hilaire en faveur de la divinité du Christ. Tirant toutes les conséquences de l’affirmation de Jésus qu’il a rapporté dans son propre évangile, « le père et moi, nous sommes Un », saint Jean, dans sa lettre, en déduit que le refus de reconnaître, en Jésus, le Christ, sépare aussi du Père qui est un avec le Fils. C’est animé par cette conviction que saint Hilaire a combattu l’arianisme qui niait la divinité du Christ. En refusant de reconnaître que le Christ était Dieu, que le Père était un avec le Fils, les Ariens rejetaient aussi Dieu le Père.



Une prière


Prions notre Seigneur Jésus afin qu’il fasse grandir notre foi en lui et en son Père.


Seigneur, nous te prions pour tous ceux qui refusent de reconnaître que tu es Dieu ; éclaire leur cœur afin qu’ils comprennent que tu es Un avec le Père. 


Seigneur, viens approfondir notre connaissance de ton intimité avec le Père ; que nos relations fraternelles soient à l’image de celles qui t’unissent au Père.


Seigneur, accueille nos frères défunts auprès de toi et ton Père, dans l’intimité d’amour de la vie éternelle.

 



Méditation du dimanche 12 janvier



Une parole


Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit.



Un regard 


Saint Luc est le seul évangéliste à mentionner la présence du peuple aux côtés de Jésus au moment de son baptême. Pour saint Luc, Jésus se fait baptiser comme tout le monde, il reçoit le même baptême que tout le monde. Saint Luc ne précise même pas que c’est Jean le Baptiste qui a baptisé Jésus, peut-être parce que cela va de soi, encore que la mention de l’arrestation de Jean avant le récit du baptême de Jésus fasse planer un doute. En fait, pour Luc, cela n’est pas important que Jésus ait été baptisé par Jean le Baptiste en personne. Il a été baptisé comme tout le peuple qui venait à Jean. Voilà tout. D’ailleurs, chez saint Luc, les signes qui marquent le baptême de Jésus, la descente de l’Esprit Saint sous la forme d’une colombe et la voix venue du ciel le présentant comme le Fils bien-aimé, ne surviennent pas immédiatement lorsque Jésus sort de l’eau mais après le baptême, alors qu’il est en prière. Saint Luc ne veut pas laisser penser à ses lecteurs que Jean le Baptiste, en administrant le baptême, aurait eu un rôle dans la survenue de l’Esprit Saint sur Jésus. Pour saint Luc, Jésus est supérieur à Jean le Baptiste – comme il l’a montré dans le parallèle entre les deux personnages qui structure les récits de l’enfance – et il ne lui doit rien. Saint Luc insiste au contraire, comme il le fait souvent dans son évangile, sur la prière de Jésus. La manifestation trinitaire qu’est la venue de l’Esprit Saint, la voix du Père descendant du ciel, survient alors que Jésus est en prière. Elle rend en quelque sorte publique l’intimité de Jésus avec le Père dans l’Esprit Saint ; elle donne à voir ce qui se passe dans le cœur de Jésus en prière.



Une  prière


Prions notre Seigneur Jésus qui, aujourd’hui, a reçu le baptême au milieu de son peuple.


Seigneur, apprends-nous à prier comme Toi, à prier le Père dans l’Esprit Saint.


Seigneur, que le ciel s’ouvre pour laisser passer notre prière, qu’elle parvienne jusqu’à Toi et que par Toi elle parvienne jusqu’au Père.


Seigneur, nous te prions pour tous les cathéchumènes qui se préparent à être baptisé lors de la veillée pascale ; que cette fête du baptême du Seigneur soit une étape sur leur chemin de foi et de prière.

 


Une parole


Consolez, consolez mon peuple, – dit votre Dieu – parlez au cœur de Jérusalem.



Un regard


En principe, la première lecture du dimanche tirée de l’Ancien Testament est choisie en rapport avec l’évangile. Il arrive toutefois que le lien entre les deux textes n’ait rien d’évident. C’est le cas pour cette fête du baptême du Seigneur en l’année. Certes le début du livre de la consolation d’Israël proposé en première lecture annonce la venue avec puissance du Seigneur, ce à quoi semble faire écho l’annonce par Jean le Baptiste d’un plus fort que lui. Mais on ne peut quand même pas qualifier la survenue de l’Esprit Saint sous la forme d’une colombe et la voix venue du ciel comme une démonstration de force. Un autre lien que l’on peut faire entre les deux textes se trouve dans la notion de peuple. Le livre de la Consolation d’Israël tire son nom de l’apostrophe initiale : « Consolez, consolez mon peuple. » Au peuple plongé dans le deuil de l’exil, Dieu vient annoncer la consolation, le retour des exilés à Jérusalem. Dans notre évangile, le peuple dans l’attente de la venue d’un messie, s’interroge si ce messie ne serait pas Jean le Baptiste et c’est au milieu de ce peuple que Jésus vient se faire baptiser. Avec Jésus, Dieu vient consoler son peuple en se manifestant au milieu de celui-ci.



Une prière


Prions le Seigneur notre Dieu qui vient au milieu de son peuple pour le consoler.


Seigneur, viens parler au cœur de tous ceux qui sont abattus, qui ont perdu tout espérance.


Seigneur, viens proclamer ton pardon à ceux qui sont accablés par leurs péchés.


Seigneur, viens porter contre ton cœur les brebis égarées trop épuisées pour rentrer par elles-mêmes au bercail.



Une parole


Par le bain du baptême, il nous a fait renaître et nous a renouvelés dans l’Esprit Saint. Cet Esprit, Dieu l’a répandu sur nous en abondance, par Jésus Christ notre Sauveur, afin que, rendus par sa grâce, nous devenions en espérance héritiers de la vie éternelle.



Un regard 


Le choix de ce passage de la lettre de saint Paul à Tite comme deuxième lecture de cette fête du baptême du Seigneur nous invite à réfléchir sur le rapport entre le baptême reçu de Jésus dans le Jourdain et notre propre baptême. Jean le Baptiste déclarait dans l’évangile que lui baptisait dans l’eau mais que le plus fort que lui baptiserait dans l’Esprit Saint. De fait, le baptême chrétien, tel que le présente saint Paul, est certes un bain donc un baptême dans l’eau mais qui nous renouvelle par l’Esprit Saint, donc à la fois un baptême dans l’eau et dans l’Esprit, Jésus lui-même ayant reçu non seulement dans l’eau de Jean le Baptiste mais, à la suite de ce baptême, l'Esprit Saint descendu sur lui comme une colombe. En ce sens, le Baptême de Jésus préfigure le baptême que reçoivent ses disciples. Jésus n’avait pas besoin d’être baptisé dans l’eau pour être purifié ni de recevoir le baptême dans l’Esprit Saint puisqu’il était le Fils bien-aimé de Dieu. Mais il nous a montré la voie pour que nous devenions, nous aussi, des Fils de Dieu par adoption.



Une prière 


Prions notre Seigneur qu’il répande son Esprit en abondance sur tous les baptisés.


Seigneur, tu nous as fait renaître par le bain du baptême ; chasse de nos cœurs toutes pulsions de mort.


Seigneur, tu as répandu en abondance sur nous ton Esprit Saint ; envoie-le de nouveau en nos cœurs  pour qu’il nous guide dans la vérité tout entière.


Seigneur, tu as fais de nous des héritiers en espérance de la vie éternelle ; fais que notre espérance ne soit pas déçue, accueille-nous auprès de Toi au jour de notre mort.


Proposé par le Fr. Antoine-Frédéric


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