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Méditation du Mercredi 23 avril
Une parole :
Et, partant de Moïse, et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait.
Un regard :
Lorsque, dans l’évangile selon saint Luc, Jésus ressuscité apparaît à ses disciples, il leur explique dans les Écriture ce qui leur concerne c’est-à-dire qu’il leur montre que sa passion et sa résurrection étaient déjà annoncées dans la loi de Moïse, les prophètes et les psaumes. Et de fait les récits de la passion rapportés dans les différents évangiles font référence à de nombreux passages de l’Ancien Testament pour montrer que s’accomplissent les Écritures. La passion et la résurrection de Jésus sont en quelque sorte une clef qui permettent de comprendre des Écritures dont le sens profond restait jusque-là caché. Comme le voile du Temple s’est déchiré à la mort de Jésus, le voile qui enveloppait les Écriture et empêchait d’en saisir le véritable sens s’est lui aussi déchiré découvrant derrière les figures une réalité nouvelle.
Une prière :
Prions le Seigneur Jésus ressuscité qui interprète pour nous les Écritures.
Seigneur apprends-nous à relire les récits de la passion et de, la résurrection à la lumière de Écritures pour comprendre comment tu les accomplis.
Seigneur apprends-nous à relire les Écritures à la lumière de ta passion et de ta résurrection pour voir les réalités spirituelles qui se cachent derrière les récits anciens.
Seigneur apprend-nous à relire les événements de notre propre vie à la lumière de ta passion et de ta résurrection pour découvrir en nous le vieil homme qui meurt et l’homme nouveau qui ressuscite
Une parole :
Alors, le prenant par la main droite, il le releva et, à l’instant même, ses pieds et ses chevilles s’affermirent. D’un bond, il fut debout et il marchait. Entrant avec eux dans le Temple, il marchait, bondissait, et louait Dieu. Et tout le peuple le vit marcher et louer Dieu.
Un regard :
Isaïe prophétisant sur le retour des exilés à Jérusalem annonçait que le boiteux bondirait comme un cerf et que le la bouche du muet crierait de joie ; et voici que par l’intermédiaire des Pierre et de Jean la prophétie se réalise, un infirme qui restait à la porte du Temple à mendier, entre dans le Temple en bondissant et en louant Dieu. Voici que sont advenus les temps messianiques annoncés par le prophète. Ceux que leur infirmité excluait du culte sont pleinement réintégrés dans la communauté des croyants la résurrection du Christ est une étape décisive dans l’avènement du règne de Dieu qui jusque-là caché comme la graine de moutarde en terre commence désormais à se manifester à travers les signes réalisés au nom de Jésus.
Une prière :
Prions Dieu qui a ressuscité Jésus d’entre les morts pour qu’advienne son règne de justice et de paix.
Seigneur nous te prions pour tous ceux qui en raison de leurs infirmités physiques et morales restent à la porte de nos assemblées. Viens les guérir pour qu’elles trouvent pleinement leur place parmi nous.
Seigneur nous te prions pour nous tous qui n’arrivons pas à suivre la voie que le Seigneur Jésus ton fils nous a montré, viens affermir nous pieds et nos chevilles pour que nous puissions marcher à ta suite.
Seigneur, viens ouvrir les yeux de notre cœur pour que nous percevions les merveilles que tu réalises dans nos vies aujourd’hui et proclamions ta louange
Méditation du Mardi 22 avril
Une parole :
« Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? »
Un regard :
«Pourquoi pleures-tu ? » Par deux fois dans notre texte cette question est posée à Marie-Madeleine tout d’abord par les anges qu’elle aperçoit en se penchant dans le tombeau puis par cet inconnu qu’elle prend pour le jardinier. La deuxième fois cette question est accompagnée d’une seconde : « Qui cherches-tu ? » Apparemment Marie cherche son Seigneur. Mais elle cherche plutôt quelque chose, le corps mort de son Seigneur que quelqu’un. La preuve en est que lorsqu’elle voit son Seigneur, debout, vivant et non pas mort, étendu comme elle s’y attendait et elle ne le reconnaît pas. Nous ressemblons un peu à Marie-Madeleine. Nous voudrions bien avoir le corps de Jésus pour nous l’approprier, le garder précieusement pour nous. Mais Jésus ressuscité est vivant, il échappe à notre contrôle à tout tentative de contrôle de ceux qui voudraient se l’approprier.
Une prière :
Prions notre Seigneur Jésus qui n’est plus dans le tombeau parmi les morts, mais qui est vivant, vraiment ressuscité.
Pourquoi te pleurer Seigneur Jésus puisque tu es vivant ? Viens changer nos pleurs en rires, nos larmes en cris de joie.
Pourquoi te chercher parmi les morts Seigneur Jésus alors que tu te tiens debout au milieu de nous ? Ouvre les yeux de notre cœur que nous te reconnaissions en nos frères souffrants.
C’est toi Seigneur Jésus qui viens à notre rencontre, rends-nous disponibles pour t’accueillir dans les imprévus de notre vie.
Une parole :
« Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous aviez crucifié. »
Un regard :
De son vivant Jésus ne semble pas avoir revendiqué pour lui-même le titre de Messie ou de Christ. Si Simon Pierre, en réponse à la question de Jésus
« Pour vous qui suis-je ? » a répondu qu’il était le Christ, Jésus a aussitôt donné l’ordre à ses disciples de ne le dire à personne. Même au moment de son procès la réponse de Jésus au grand-prêtre lui demandant s’il est le Messie n’est pas clairement affirmative. En réalité, comme l’affirme Pierre dans son discours de la Pentecôte c’est la résurrection de Jésus qui montre qu’il est bien le Messie et le Seigneur. Il n’est pas le Roi Messie attendu par les Juifs pour rétablir la royauté en Israël, il est le Messie Seigneur qui est ressuscité des morts et établi comme juge des vivants et des morts. Il n’est pas venu libérer les Juifs de la domination romaine mais tous les hommes de l’emprise du péché et de la mort.
Une prière :
Prions Jésus ressuscité que Dieu a fait Christ et Seigneur.
Seigneur Jésus les Juifs attendaient un Messie libérateur qui chasserait les occupants de la Terre promise, tu es mort sur une croix. Viens convertir nos regards, changer nos désirs de puissance et de force en compassion pour les plus faibles.
Seigneur Jésus tu es mort sur une croix comme un malfaiteur et Dieu a fait de Toi le juge des vivants et des morts, viens changer nos conceptions trop humaines de la justice.
Seigneur Jésus tu as été mis au tombeau, et tu sièges maintenant à la droite du Père, viens changer nos regards sur notre chair à laquelle est promise la gloire de la résurrection.
Méditation du Lundi 21 avril
Une parole:
En ce temps-là, quand les femmes eurent entendu la parole de l’ange, vite elles quittèrent le tombeau, remplis à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples.
Un regard :
L’attitude des saintes femmes après qu’elles ont entendu le message de l’ange leur annonçant la résurrection de Jésus est très différente dans les récits selon saint Marc et selon saint Matthieu. Alors que chez saint Marc, les femmes effrayées s’enfuient du tombeau sans rien dire à personne, pour saint Matthieu, dans une grande joie elles se hâtent de porter la bonne nouvelle reçue aux disciples. Leur grande joie fait écho à celle des mages lorsqu’ils voient l’étoile qui les guident vers l’enfant Jésus. Et comme pour les mages, cette grande joie prélude à une rencontre non pas avec le petit enfant qui vient de naître mais avec le Seigneur ressuscité. Comme les mages avaient été les premiers à se prosterner devant Jésus enfants, les saintes femmes seront les premières à se prosterner devant le Seigneur ressuscité.
Une prière :
Prions le Seigneur Jésus qui est venu à la rencontre des saintes femmes qui avaient accueilli avec joie la bonne nouvelle de sa résurrection .
Seigneur donne-nous de ne pas céder à la nostalgie et de ne pas nous attarder dans le tombeau de nos regrets et de nos souvenirs.
Seigneur donne-nous d’accueillir avec joie la bonne nouvelle de ta résurrection et de nous hâter de la proclamer à nos frères et sœurs sen humanité.
Seigneur, donne-nous de te reconnaître dans l’inconnu qui vient à notre rencontre et de nous prosterner devant lui.
Une parole :
Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité d’entre les morts ; nous tous, nous en sommes témoins. Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père l’Esprit Saint qui était promis, et il l’a répandu sur nous, ainsi que vous le voyez et l’entendez.
Un regard :
Dans le grand discours catéchétique qu’il tient le jour de la Pentecôte tel qu’il est rapporté dans les Actes des Apôtres, saint Pierre ne se contente pas de proclamer que Jésus est ressuscité. Il définit les rapports entre Jésus, le Père, l’Esprit et les fidèles. Jésus ressuscité, monté au ciel, élevé à la droite du Père n’est plus visible ; sa résurrection n’est plus directement constatable. Elle ne peut être connue que par l’intermédiaire de la parole des témoins, des disciples qui l’ont vu ressuscité. L’Esprit Saint qui anime des disciples, qui les pousse à sortir du lieu où ils étaient rassemblés pour prophétiser, à parler en diverses langues, et à proclamer publiquement la résurrection de Jésus est un don de Dieu qui atteste que Jésus est bien ressuscité et intercède en leur faveur. Après l’Ascension Jésus ne se laisse voir qu’à travers l’Esprit Saint qui anime ses disciples. C’est dire la responsabilité qui nous incombe à nous qui nous disons chrétiens, disciples de Jésus Christ, c’est à nous qu’il revient de manifester la présence de Jésus ressuscité dans le monde.
Une prière :
Prions le Seigneur Jésus qui a été élevé à la droite du Père afin qu’il répande sur son Église son Esprit Saint pour qu’elle proclame au monde la bonne nouvelle de sa résurrection.
Envoie sur les chrétiens ton Esprit d’audace afin qu’ils osent sortir, quitter les limites des institutions ecclésiales pour annoncer la Bonne Nouvelle de la résurrection à tous leurs frères et sœurs en humanité.
Envoie sur ton Église ton Esprit de sagesse qu’il enseigne aux chrétiens un langage qui soit compris des femmes et des hommes de notre temps.
Envoie sur les communautés chrétiennes Ton Esprit de charité afin qu’y règne l’amour fraternel, signe de la présence du Dieu amour dans notre monde
Méditation du dimanche 20 avril
Joyeuses Pâques
Une parole :
Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin : c’était encore les ténèbres.Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Un regard :
Les quatre évangiles placent la résurrection le premier jour de la semaine ou plutôt pour traduire littéralement l’expression grecque « le jour un de la semaine ». Ce jour un de la semaine peut renvoyer au jour un dans le premier récit de la création au début du livre de la Genèse. Le jour un de la résurrection et celui d’une création renouvelée. L’évangile selon saint Jean précise que c’était encore les ténèbres c’est-à-dire que la lumière de la nouvelle création n’est pas encore apparue et c’est dans cette pénombre où l’on ne distingue pas encore tout clairement que Marie se rend au tombeau, c’est-à-dire qu’elle retourne à son passé au souvenir de celui qui est mort. Le tombeau et ouvert et le corps n’y est plus comme pour dire que ce n’est plus le temps des regrets et des souvenirs mais qu’en ce jour un s’ouvre une nouvelle page de la vie du monde.
Une prière :
En ce jour un de la semaine, en ce jour un d’un monde nouveau prions noter Seigneur Jésus que la mort n’a pas retenu.
Seigneur Jésus, en ce jour un de la nouvelle création, préserve-nous de la tentation de retourner au tombeau, de s’installer dans les regrets et la nostalgie de croire que c’était mieux avant.
Seigneur Jésus, en ce jour un de la nouvelle création, donne-nous de nous lever dès l’aube, pour proclamer la bonne nouvelle de ta résurrection et de la victoire de la vie sur la mort.
Seigneur Jésus, en ce jour un de la nouvelle création donne-nous d’ouvrir nos tombeaux de nous débarrasser de nos souvenirs qui nous encombrent pour faire de la place afin d’accueillir le don de ta grâce.
Une parole :
Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité le troisième jour.
Un regard :
Les discours tenus par Pierre dans les Actes des Apôtres sont probablement des témoignages de la première prédication chrétienne après Pâques. Il ne s’agit pas de raconter en détail la vie de Jésus, sa passion et sa résurrection comme le feront plus tard les récits des évangiles mais de résumer dans des formules brèves et faciles à retenir, des slogans pourrait-on dire l’essentiel de la foi chrétienne. Ainsi il suffit d’une phrase pour dire la mort et la résurrection de Jésus, une phrase qui d’ailleurs ne nous dit rien de qui a tué Jésus de qui est responsable mais qui souligne au contraire que c’est Dieu qui l’a ressuscité comme pour nous dire que toutes les erreurs que les hommes peuvent commettre, Dieu peut les réparer et nous offrir une seconde chance.
Une prière :
Prions notre Seigneur Jésus tué par les hommes et ressuscité par Dieu,
Seigneur Jésus préserve-nous de la tentation d’imputer la responsabilité de ta mort à un peuple ou à un groupe particulier. Donne-nous de comprendre que par nos péchés nous participons tous à ta passion.
Seigneur Jésus, fais croître notre confiance en ton Père qui t’a ressuscité d’entre les morts, à sa capacité à nos remettre toutes nos fautes.
Seigneur Jésus apprends-nous à ne plus avoir peur de la mort, fais grandir notre foi en un Dieu qui est Vie, une vie plus forte que la mort.
une parole :
En effet, vous êtes passés de la mort, et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu.
Un regard:
Dans ce bref passage de la lettre aux Colossiens, saint Paul souligne que le baptême doit avoir des conséquences sur la vie quotidienne du chrétien. Le baptisé mort et ressuscité avec le Christ ne peut plus vivre comme avant puisqu’il est déjà en quelque sorte comme le Christ déjà mort à la vie de ce monde. Cela ne signifie pas que le chrétien vive dans une sphère supérieure détachée des réalités concrètes mais plutôt qu’il doit être comme le Christ mort aux intérêts égoïstes de son propre moi, ouvert à la perspective de donner sa vie pour les autres, qu’il ne doit pas rechercher sa gloire personnelle mais travailler à l’avènement du règne de Dieu.
Une prière :
Prions notre Seigneur Jésus pour les nouveaux baptisés de la nuit de Pâques.
Seigneur que le baptême reçu change en profondeur la vie des nouveaux baptisés.
Seigneur qu’ils renoncent à la satisfaction de leurs intérêts égoïstes et s’efforcent de donner leur vie pour les autres.
Seigneur qu’il ne recherche pas la gloire qui vient des hommes mais s’efforcent de travailler à l’avènement du règne de Dieu.
Une parole
Purifiez-vous donc des vieux ferments, et vous serez une pâte nouvelle, vous qui êtes le pain de la Pâque, celui qui n’a pas fermenté.
Un regard :
Saint Paul propose ici en quelque sorte une explication morale du rite des azymes. Il était en effet prévu par le livre de l’Exode que pendant sept jours à partir de la pâque juive on devait manger des pains sans levain. Pour saint Paul le levain représente les péchés qui peuvent même en petite quantité, faire monter la pâte, gâcher toute notre vie. Pour lui les chrétiens qui naissent à nouveau avec le Christ, le véritable agneau pascal, dans le baptême, saints dans la même situation que s’ils vivaient tous les jours la pâque et doivent donc s’efforcer d’éliminer le levain des péchés de leur vie quotidienne.
Une prière :
Prions notre Seigneur Jésus le véritable agneau pascal qui nous invite chaque jour au festin de ses noces.
Donne-nous Seigneur de célébrer la joie de Ta résurrection non pas une seule fois dans l’année mais tous les jours de notre vie.
Donne-nous Seigneur de conformer notre vie à tes commandements et surtout celui de l’amour du prochain non pas à une période déterminée de l’année, seulement pour le carême mais tous les jours de notre vie.
Seigneur aide-nous à nous débarrasser une fois pour toutes de ces mauvais ferments qui nous gâchent la vie, l’envie, l’orgueil, la jalousie.
Méditation du samedi 19 avril
Une parole
« Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? »
Un regard
Les deux hommes vêtus de vêtements resplendissants que rencontrent les femmes entrées dans le tombeau ouvert et toutes désemparées de ne pas y trouver le corps du Seigneur Jésus leur parlent de celui-ci d’une manière bien surprenante. Ils l’appellent le Vivant non pas le Nazaréen ou le crucifié comme dans l’évangile selon saint Marc mais le Vivant. Ils indiquent en quelque sorte que l’étape de la mort de Jésus, aussi violente a-t-elle été, est dépassée, que Jésus est désormais entrée dans une condition nouvelle dans laquelle il échappe à la condition corporelle, où il n’est plus soumis à la loi de la finitude et de la mort. Le tombeau ouvert dont le corps est absent est signe de l’impuissance de la mort à retenir en son pouvoir celui qui est la vie même. « Laissez les morts enterrés les morts » avait déclaré Jésus à un candidat disciple qui lui demander la permission d’enterrer son Père avant de le suivre. C’est dans le tombeau ouvert et sans corps e que cette parole prend tout son sens. Puisque Jésus est le Vivant , il veut à sa suite des disciples vivants qui ne se laissent pas arrêter par la mort qui ne cessent d’être témoins de sa parole de vie.
Une prière
Prions notre Seigneur Jésus le Vivant
Seigneur apprends-nous à ne pas te chercher parmi les morts, à ne pas nous laisser submerger par la nostalgie d’un temps où l’Église était puissante mais à scruter les signes de ta présence en notre temps.
Seigneur apprends-nous à être des vivants, à ne pas nous laisser emprisonner par la peur ou la fascination de la mort, à faire toujours le choix de la vie.
Seigneur apprends-nous à faire vivre en nous la bonne nouvelle de ta résurrection ; à ne pas en faire des lettres mortes que nous enfouissons et gardons secrètes mais la proclamer avec joie et confiance dans notre monde.
Une parole :
Les fils d’Israël entrèrent au milieu de la mer à pied sec, les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche.
Un regard :
La scène est spectaculaire et a fait beaux jour d’Hollywood. Un peuple entier qui s’avance au milieu de la mer, entre deux murailles formées par la masse des eaux. Mais quelle en est la signification ? La mer est souvent associée dans le monde biblique à la mort. Et d’ailleurs lorsque les Égyptiens s’avancent à leur tour au milieu de la mer c’est pour y mourir puisque la mer se referme sur eux. Cette traversée de la mer par le peuple hébreu peut donc être lue comme une image de la traversée de la mort. En cela la Pâque juive est une préfiguration de la Pâques de Jésus qui est le premier à traverser la mort à ouvrir le chemin de la résurrection pour le peuple nouveau de ceux qui croient en lui.
Une prière :
Prions notre Seigneur Jésus, le nouveau Moïse qui nous fait traverser la mort.
Seigneur nous te prions pour tes catéchumènes qui passent par les eaux du baptême comme ton peuple est passé par les eaux de la mer rouge pour naître à une vie nouvelle.
Seigneur donne-nous la confiance nécessaire pour nous avancer au milieu de la mer, au milieu des épreuves et des petites morts de notre vie pour pouvoir échapper à l’esclavage du péché.
Seigneur donne-nous de ne pas avoir peur de la mort que tu as vaincu et que tu as traversé, mets en nous la certitude que nous pouvons la traverser à notre tour.
Une parole :
Frères, nous tous qui par le baptême avons été unis au Christ Jésus, c’est à sa mort que nous avons été unis par le baptême. Si donc, par le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts.
Un regard :
La véritable bonne nouvelle pour aujourd’hui n’est pas que Jésus est ressuscité d’entre les morts. Cela pourrait un événement unique qui se serait produit un seul fois dans l’histoire et qui n’aurait une conséquence pour aujourd’hui. La vraie bonne nouvelle c’est que la résurrection du Christ concerne tous les baptisés. Nous sommes tous baptisés dans la mort et la résurrection du Christ si bien qu’avec lui nous sommes morts à notre ancienne existence esclave de la mort et du péché, et nés à nouveau pour une vie nouvelle, une vie en plénitude, une vie éternelle.
Une prière :
Prions notre Seigneur Jésus mort et ressuscité pour nous.
Seigneur Jésus nous te prions pour tous les catéchumènes baptisés en cette veillée pascale dans ta mort et ta résurrection, donne-lue de vivre en plénitude leu vie nouvelle de chrétiens.
Seigneur nous te prions pour tous les baptisés qui renouvellent en cette vigile les promesses de leur baptême, ravive l’ardeur de leur foi.
Seigneur nous te prions pour tous les baptisés qui ne croient plus en toi qui sont retombés dans l’esclavage du péché et de la mort, viens les libérer à nouveau
Méditation du vendredi 18 avril
Une parole
« Moi, j’ai parlé au monde ouvertement. J’ai toujours enseigné à la synagogue et dans le Temple, là où tous les Juifs se réunissent, et je n’ai jamais parlé en cachette. Pourquoi m’interroges-tu ? Ce que je leur ai dit, demande-le à ceux qui m’ont entendu. Eux savent ce que j’ai dit. »
Un regard
Dans sa réponse au grand prêtre Hanne, qui l’interroge sur son enseignement, Jésus répond en soulignant la duplicité de celui-ci. Jésus a toujours enseigné ouvertement dans les lieux publics que sont les synagogues et le Temple. Cette réponse de Jésus a plusieurs fonctions. Tout d’abord, elle souligne le caractère factice de la question de Hanne. En réalité, le grand prêtre connaît l’enseignement de Jésus et il a déjà décidé sa mort. Sa question n’est qu’un faux-semblant dans une parodie de justice où l’accusé est déjà jugé et condamné. Ensuite, cette réponse souligne la différence entre la manière d’agir de Jésus et celle de son interlocuteur : Jésus a enseigné publiquement, de jour, en pleine lumière ; Hanne a fait arrêter Jésus de nuit, de manière subreptice. Cela correspond à la théologie de saint Jean pour qui le bien se fait de jour, publiquement, alors que le mal se fait de nuit, en cachette. Enfin, cette réponse permet de combattre l’idée qui a pu se développer dans les communautés chrétiennes, qu’au côté de l’enseignement public de Jésus destiné à la foule, il aurait existé un enseignement caché réservé à une élite de privilégiés.
Une prière
Prions notre Seigneur Jésus qui a parlé au monde ouvertement.
Seigneur, donne le courage à tes disciples de proclamer ouvertement et publiquement Ta Bonne Nouvelle.
Seigneur, chasse de nos cœurs la crainte car, si nous agissons bien, si nous ne faisons rien de mal, nous pouvons agir ouvertement sans risque.
Seigneur, écarte de nous la tentation de croire que Ta Bonne Nouvelle s’adresse seulement à une élite de privilégiés alors que Tu veux le salut de tous les hommes.
Une parole
Mon serviteur réussira, dit le Seigneur ; il montera, il s’élèvera, il sera exalté !
Un regard
À l’origine, le verbe réussir est un verbe intransitif, c’est-à-dire qu’il s’emploie sans complément d’objet direct. On réussit « en général » ou « dans un domaine particulier » mais ce n’est que très récemment – et dans un français peu correct... – qu’on en est venu « à réussir quelque chose » voire, selon une expression à la mode que personnellement je déteste, « à réussir sa vie ». En effet, la réussite n’est ni de l’ordre du faire ni de l’avoir mais de l’être ou, plutôt, du devenir. Du serviteur, il n’est pas dit qu’il réussira sa vie ou qu’il réussira sa mission mais tout simplement qu’il réussira car le serviteur n’a rien et même, peut-on dire, ne fait rien. Il se contente d’être, de subir et de devenir. La réussite paradoxale de ce serviteur est un don qu’il reçoit de Dieu alors même que sa vie, aux yeux des hommes, semble un terrible échec.
Une prière
Prions notre seigneur Jésus qui a réussi sur la croix.
Seigneur, apprends-nous à changer nos critères humains de réussite ou d’échecs.
Seigneur, donne-nous de ne pas nous attacher à ce qu’ont ou ce que font les hommes mais à ce qu’ils sont et à ce qu’ils deviennent.
Seigneur, apprends-nous, non pas à vouloir réussir notre vie mais à la recevoir comme un don qui vient de Toi.
Une parole
Le Christ, pendant les jours de sa vie dans la chair, offrit, avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu qui pouvait le sauver de la mort, et il fut exaucé en raison de son grand respect.
Un regard
L’auteur de la lettre aux Hébreux présente le Christ comme le véritable grand prêtre qui, par le sacrifice unique qu’il a fait de sa vie, a ouvert pour les hommes l’accès du sanctuaire céleste. On pourrait croire qu'il serait tenté de minimiser la souffrance ou la détresse de Jésus lors de sa passion. Tout au contraire, il rapporte une prière angoissée de Jésus que l’on peut rapprocher de l’agonie à Gethsémani, telle qu’elle est décrite dans les évangiles synoptiques, ou du cri : « Mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? » que, selon saint Matthieu et saint Marc, Jésus a poussé sur la croix. Jésus a prié et, même, a crié pour être sauvé de la mort, et sa résurrection montre que Dieu l’a exaucé.
Une prière
Prions notre Seigneur Jésus pour être sauvé de la mort.
Seigneur, Toi qui, à Gethsémani, as connu l’angoisse face à la perspective de Ta passion, viens assister tous ceux qui s’apprêtent à faire le dernier passage.
Seigneur, Toi qui as crié : « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? », viens nous assister dans les moments de désespoir où nous croyons que Dieu nous a abandonné.
Seigneur, Toi qui as été exaucé par Ton Père et qui es le premier ressuscité d’entre les morts, intercède auprès de notre Père pour qu’il nous accueille en son royaume.
Méditation du jeudi 17 avril
Une parole
Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.
Un regard
Laver les pieds était une tâche peu gratifiante, généralement accomplie par les esclaves. Or c’est Jésus, le Maître et Seigneur qui a lavé les pieds de ses disciples. Par là, il inaugure une nouvelle conception de l’autorité fondée non sur le pouvoir et la domination mais sur le service. Pour être Maître et Seigneur à la manière de Jésus, il faut se mettre au service de tous.
Une prière
Prions notre Seigneur Jésus qui a lavé les pieds de ses disciples.
Loué sois-tu, Seigneur, pour ceux qui se mettent à Ton exemple au service de leurs frères et sœurs en humanité.
Aie pitié, Seigneur, de nous tous chaque fois que nous prétendons exercer un pouvoir, une domination, chaque fois que nous exigeons être servis au lieu de servir.
Seigneur, donne à tous les ministres ordonnés de Ton Église de se souvenir qu’ils sont en premier lieu des diacres, des serviteurs.
Une parole
Vous mangerez ainsi : la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bâton à la main. Vous mangerez en toute hâte : c’est la Pâque du Seigneur.
Un regard
Les convives du repas de la Pâque doivent le prendre en hâte, en étant prêts à partir car ce repas précède immédiatement le départ d’Égypte et le passage de la mer Rouge. Cette hâte renvoie à la fragilité de notre condition terrestre où nous devons être sans cesse prêts au départ de cette vie et au grand passage de la mort. Notre vie terrestre est une vie en hâte marquée par l’attente d’un départ qui lui donne son sens.
Une prière
Prions notre Seigneur Dieu qui a libéré son peuple de l’esclavage au pays d’Égypte et aujourd’hui vient nous libérer de l’esclavage de la mort et du péché.
Seigneur, apprends-nous à nous préparer chaque jour au grand passage.
Préserve-nous de la tentation de nous attacher aux biens terrestres, d’accumuler les biens comme si nous n’allions jamais mourir.
Viens en aide à tous les mourants, à tous ceux qui sont sur le point de faire le grand passage.
Une parole
Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.
Un regard
Saint Paul souligne ici deux dimensions temporelles de la célébration eucharistique : elle renvoie au passé puisqu’elle le mémorial d’un événement historique : la mort de Jésus ; elle anticipe un futur puisqu’elle est en attente de son retour dans la gloire (« jusqu’à ce qu’il vienne »). En quelque sorte, dans la célébration eucharistique, nous saisissons toutes les dimensions du temps, le passé commémoré de la passion, le présent de la célébration où le corps et le sang du Christ sont rendus présents au moment de la consécration et le futur eschatologique de la vie éternelle dont nous avons l’avant-goût.
Une prière
Rendons grâce au Seigneur pour le don qu’il nous fait de son corps et de son sang dans l’eucharistie.
Loué sois-tu, Seigneur, pour le don Ta vie sur la croix dont nous faisons mémoire.
Loué sois-tu pour Ton corps et Ton sang présents au milieu de nous sous les humbles espèces du pain et du vin.
Loué sois-tu, Seigneur, pour le banquet eschatologique des noces de l’Agneau auquel Tu nous donnes de goûter par anticipation.
Méditation du mercredi 16 avril
Une parole
Prenant la parole, il dit : « Celui qui s’est servi au plat en même temps que moi, celui-là va me livrer. Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! »
Un regard
Au milieu du repas de la Pâque, qu’il prend avec ses disciples, Jésus annonce qu’il va être livré par un proche, par un de ceux qui partagent leur repas avec lui, par celui qui a voulu, peut-être même, apparaître comme le plus proche puisqu’il s’est servi en même temps que Lui. Ce n’est pas par un ennemi, un adversaire, que Jésus est trahi mais par un compagnon, quelqu’un qui a partagé le pain et la Pâque avec lui. Jésus ne semble pas outre mesure bouleversé par cette trahison pour lui-même. Il y voit simplement l’accomplissement de ce que les Écritures avaient prédit à son sujet. En revanche, il déplore le malheur de celui qui le livre. Et, de fait, dans l’évangile selon saint Matthieu, le récit de la passion raconte deux morts, celle de Jésus et celle de Judas, celui qui l’a livré. Et le plus malheureux des deux est très certainement Judas qui se suicide or, se suicider, c’est en arriver la conviction qu’il aurait mieux valu qu’on ne naisse pas. Paradoxalement, celui qui n’arrivera pas à se remettre de la trahison, c’est le traître lui-même, Judas. Jésus mourra mais sa mort accompagnée de signes le fera paradoxalement reconnaître comme Fils de Dieu par des païens, ce que confirmera sa résurrection. Judas mourra de ses remords pour avoir trahi son ami et livré un innocent.
Une prière
Prions Jésus, le Fils de l’homme, qui a été livré par celui qui a partagé la Pâque avec lui.
Aie pitié de nous, Seigneur, pour toutes nos trahisons, pour tous nos manquements à nos paroles données ; pitié Seigneur car chaque fois que nous trahissons un ami c’est toi que nous crucifions.
Loué sois-Tu, Seigneur, car Tu es mort pour nous libérer de nos fautes, loué sois-Tu pour le pardon que Tu nous offres.
Seigneur, viens au secours de toutes les victimes de trahisons, de tous ceux qui ont été abusés par des paroles trompeuses, surtout si elles étaient dites par des chrétiens et par des membres du clergé
Une parole
J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe.
Un regard
Dans ce troisième chant du Serviteur, le serviteur décrit son attitude face à ses ennemis en des termes très proches de ce que Jésus conseillera à ses disciples dans le discours sur la montagne : « si quelqu’un te gifle sur ta joue droite, tends-lui encore l’autre. » La demande de ne pas riposter à ses ennemis, que Jésus présente dans l’évangile selon saint Matthieu comme l’une des prescriptions de sa loi nouvelle qui accomplit et dépasse la loi de Moïse, n’est pas quelque chose d’entièrement inédit dans la tradition juive. Elle trouve son origine dans l’attitude que le prophète Isaïe prête à la figure mystérieuse du serviteur. Mais Jésus, d’une part, va illustrer concrètement cette attitude par sa propre vie, et notamment au moment de sa Passion, et, d’autre part, va en faire un modèle à imiter, une norme à accomplir pour ses disciples.
Une prière
Prions notre Seigneur Jésus qui nous appelle à ne pas riposter à nos ennemis.
Seigneur, nous Te prions pour tous ceux qui sont confrontés à la violence, notamment dans des conflits armés et qui n’ont d’autre choix que de riposter pour défendre leur vie ; donne-leur de le faire sans haine.
Seigneur, nousTe prions pour tous les partisans de la non-violence, pour tous ceux qui refusent de recourir à la force pour faire valoir leurs revendications ; que leur exemple soit de plus en plus suivi en notre monde.
Seigneur, nous Te prions pour tous les agresseurs, pour tous ceux qui ont recours à la violence pour imposer leur point de vue ; que la rencontre de personnes non-violentes les convertisse et leur fasse renoncer à leur brutalité.
Proposé par le Fr. Antoine-Frédéric