Règle de saint Benoît
L'ancienne Salle du chapitre (12e siècle)
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Dans la salle du chapitre, chaque jour la communauté entend un commentaire d'un chapitre de la Règle de saint Benoît (d'où son nom)
Nous présentons ici une nouvelle série de commentaires des chapitres de la Règle de Saint Benoît
30 mars
Chapitre 48
Du travail manuel quotidien (suite)
Le dimanche, tous vaqueront à la lecture,
excepté ceux qui sont chargés de diverses fonctions.
Si quelqu’un était si négligent et paresseux
qu’il ne veuille pas ou ne puisse méditer ou lire,
on lui prescrira un travail pour qu’il ne reste pas oisif.
Quant aux frères infirmes ou délicats,
on leur donnera un travail ou un métier
tel qu’il leur évite l’oisiveté sans les écraser
ou les faire fuir un labeur accablant.
L’abbé prendra leur faiblesse en considération.
Le travail, notamment le travail manuel, permet le développement d’une autre forme de rapport à l’existence que la réflexion. Si le corps est inactif, l’exercice mental peut devenir très prépondérant et le risque de dispersion et d’illusion trop prégnant. L’intelligence du corps tempère l’illusion de l’esprit, de même que l’expression de l’esprit peut dynamiser le corps. Les deux sont nécessaires. Le pire c’est l’oisiveté mentale et corporelle. Il ne s’agit pas de se tuer au travail comme pour ne plus penser, mais simplement de s’inverstir corps et âme pour ne pas céder à la multiplicité vaine ou à la vacuité stérile. C’est tout le sens de l’organisation du temps dans les monastères.
31 mars
Chapitre 49
De l’observance du carême
Il est clair que la vie d'un moine
doit garder, en tout temps, l’observance du carême.
Cependant peu ont un tel courage.
Aussi nous suggérons qu’au moins en ces jours du carême,
ils gardent leur vie en toute pureté,
et, du même coup, effacent pendant ces saints jours
toutes les négligences des autres temps.
Cela se fera convenablement
si nous nous abstenons de tous les vices
et nous adonnons à la prière avec larmes,
à la lecture, à la componction du coeur et à l’abstinence.
Pendant ces jours-là, ajoutons donc quelque chose
à la tâche habituelle de notre service :
prières particulières, abstinence de nourriture et de boisson.
Que chacun, par delà la mesure qui lui est assignée et de sa propre volonté,
offre quelque chose à Dieu dans la joie du Saint-Esprit.
Qu’il prive son corps de nourriture, de boisson,
de sommeil, de bavardage, de plaisanterie,
et qu’il attende la sainte Pâques dans la joie du désir spirituel.
Toutefois cette offrande même,
chacun la soumettra à son abbé
pour l’accomplir avec sa prière et son assentiment.
Car ce qui se fait sans la permission du père spirituel
sera tenu pour présomption et vaine gloire,
et non pour un salaire.
Tout doit se faire avec l’assentiment de l’abbé.
Pour Saint Benoît, le Carême est un temps de renouveau et de dynamisme. Il s’agit d’accéder à une vie claire et juste, en travaillant la question de la puretéà partir du coeur. Aucune pratique extérieure n’est une fin en soi. C’est un moyen de travail pour cultiver une meilleure disponibilité intérieure, une meilleure écoute, une meilleure attention. A l’occasion du Carême, que le moine devrait vivre sans discontinuer, saint Benoît parle d’allégresse du désir spirituel comme aussi de joie que donne l’Esprit Saint. Grandissons dans cette ouverture, n’hésitons pas à nous y engager, corps et âme.
On peut retrouver les vidéos de ce commentaire de la Règle, sur Youtube en cherchant : Règle de Saint Benoît.....