Evangile du dimanche

Méditer sept jours avec l’évangile du dimanche :

Evangile de la solennité de la Trinité.

Année C

(Jn 16, 12-15)



Première méditation : Présentation du texte de l’évangile du dimanche


En cette solennité de la Trinité, pour l’année C, la liturgie nous propose pour la lecture de l’évangile un bref extrait du discours d’adieux de Jésus à ses disciples qui s’étend sur les chapitres 14 à 16 de l’évangile selon saint Jean. Le discours d’adieux est un genre littéraire que l’on connaît bien aujourd’hui encore. Quelqu’un qui est sur le point de partir - sur le point de mourir dans le cas de Jésus mais on peut imaginer d’autres circonstances – s’adresse une dernière fois à ses proches et il leur fait part de ses dernières volontés. Un élément que l’on retrouve souvent dans ce type de discours est que celui qui parle n’a plus beaucoup de temps pour parler (cf Jn 14,30 : Désormais je ne parlerai plus beaucoup avec vous) et qu’il a beaucoup de choses à dire et donc qu’il en peut pas tout dire ; c’est sur cette expérience humaine qui est à notre portée -puisqu’il est probablement arrivé à chacun d’entre nous d’assister à de tels discours -que se fonde notre texte : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire » Peut-être avons-nous entendu ce propos dans la bouche d’un proche.


Deuxième méditation : Vous ne pouvez pas les porter


Jésus continue en précisant « vous ne pouvez pas les porter. » De fait, on ne peut tout dire dans un discours d’adieu. L’émotion causée par la perspective de la séparation prochaine rend les auditeurs incapables d’entendre ou de comprendre certains propos. Ici Jésus emploie une métaphore en utilisant le verbe « porter – en grec bastazô. Dans ses autres emplois dans l’évangile de Jean ce verbe a un sens très concret : en Jn 10,31, les Juifs prennent(bastazô) des pierres pour lapider Jésus ; en Jn 12,6, Judas prend(bastazô) l’argent dans la bourse commune ; en Jn 19,17, Jésus porte (bastazô) lui-même sa croix ; en Jn 20,15, Marie-Madeleine demande à Jésus qu’elle croit êtrele jardinier où il a emporté (bastazô)le corps. Ce sens concret est de loin le plus courant dans l’ensemble de la Bible. Toutefois il existe un usage métaphorique que l’on pas rapprocher de celui de notre texte. Le verbe bastazô est employé dans pour désigner l’action de porter de la sagesse considérée comme un fardeau en Si 6,25 :

Engage tes pieds dans les entraves de la sagesse et ton cou dans son carcan. Incline ton épaule pour la porter et ne te rebiffe pas contre ses liens.

De même en Ac 15,10 le verbe bastazô est employé par Simon-Pierre dans son discours lors de l’assemblée de Jérusalem pour désigner l’action de porter le joug des commandements de la loi :

Maintenant, pourquoi donc mettez-vous Dieu à l’épreuve en plaçant sur la nuque des disciples un joug que nos pères et nous-mêmes n’ont pas eu la force de porter.

Le verbe bastazô est donc employé métaphoriquement pour décrire l’effort déployé pour mettre en œuvre les commandements de la Loi. Un tel sens n’est pas à écarter totalement dans notre texte car le dernier discours de Jésus a, comme souvent les discours d’adieux, aussi un caractère prescriptif : Jésus sur le point de quitter ces disciples leur donne des consignes et des conseils et même dès le début du discours un « commandement nouveau » (cf Jn 13,34) :

Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres.

Au « fardeau » de la multiplicité des commandements de la loi ancienne, Jésus substitue un commandement nouveau, celui de l’amour mutuel. Mais ce commandement nouveau est-il plus facile à porter pour autant ? Au contraire on peut que l’amour mutuel dans l’attention constante qu’il réclame aux autres est plus exigeant que l’application pure et simple de la Loi.

Pardonne-nous Seigneur pour tous nos manquements au commandement de l’amour mutuel, pour toutes les fois où nous privilégions nos intérêts au détriment de ceux de nos frères, pour toutes les fois où nous nous servons de nos frères au lieu de servir nos frères.


Troisième méditation : L’Esprit de Vérité


Après cette entrée en matière, Jésus annonce la venue de son successeur. Là encore la présentation du successeur est un élément courant dans un discours d’adieux.Ce n’est d’ailleurs pas la première fois dans ce discours que Jésus évoque la figure de ce successeur. Il l’avait déjà présenté ainsi au chapitre 14 (Jn 14,17) :

Moi je prierai le Père et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous. : l’Esprit de vérité.

L’expression même « un autre défenseur » suggère de placer l’Esprit de vérité en rapport avec Jésus. En effet « « un autre défenseur » ne peut se comprendre que par rapport à un « premier défenseur » qui n’est autre que Jésus lui-même. D’ailleurs, dans la 1èrelettre de saint Jean, le terme grec parakletos traduit par « défenseur et qui, dans l’évangile de saint Jean, n’est employé que pour désigner l’Esprit Saint, est appliqué à Jésus lui-même (1 Jn 2,1) :

Mes petits enfants, je vous écris cela pour que vous évitiez le péché. Mais si l’un de nous vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père : Jésus-Christ, le Juste.

L’expression « L’Esprit de vérité » ou plutôt « L’Esprit de la vérité » (to pneuma tès alètheias) est propre aux écrits johanniques. Elle apparaît à trois reprises dans l’évangile selon saint Jean (Jn 14,17 ; 15, 26 ; 16,13) et une fois dans la première lettre de saint Jean en 1 Jn 4,6 : « Nous, nous sommes de Dieu ; celui qui connaît Dieu nous écoute ; celui qui n’est pas de Dieu, ne nous écoute pas. C’est ainsi que nous reconnaissons l’esprit de la vérité et l’esprit de l’erreur. » La traduction liturgique s’efforce de distinguer « l’esprit (avec une minuscule) de lavérité » de 1 Jn 4,6 de « l’Esprit (avec une majuscule) de vérité » de l’évangile selon saint Jean. Mais cette distinction est assez artificielle puisque c’est bien la même expression grecque (to pneuma tès alètheias) qui est employée dans les deux cas.

Or, si l’expression « l’esprit de la vérité » est absente du reste du texte biblique, Ancien et Nouveau Testament, on retrouve la mention de « l’esprit de vérité » opposée à « l’esprit de perversion » dans des documents découverts à Qumran et notamment dans la Règle de la Communauté. Ce texte que l’on peut considérer comme d’origine essénienne, puisque les pratiques dont il fait état correspondent à la description que fournit Flavius Josèphe dans sa notice consacrée aux Esséniens dans la Guerre des Juifs, comprend une instruction sur les deux esprits. Cette instruction comprend quatre parties : une introduction évoquant les deux esprits, une énumération des effets de l’esprit de vérité, une des effets de l’esprit de perversion et enfin une description de la lutte entre les deux esprits. Voici comme la Règle de Communauté introduit els deux esprits : « Et il a disposé pour l’homme deux Esprits pour qu’il marchât en eux jusqu’au moment de sa Visite : ce sont les (deux) Esprits de vérité et de perversion. »


Quatrième méditation Il vous conduira dans la vérité tout entière


D’ailleurs, la manière dont est présentée l’Esprit dans notre texte « lui, l’Esprit de Vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière »peut être rapprochée de la manière dont Jésus lui-même, au début de son discours d’adieux se définissait en réponse à une question de l’apôtre Thomas (Jn 15,5) :

« Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. »

Le point commun le plus évident entre ces deux versets est bien évidemment l’emploi du terme « vérité » en grec alètheia. L’Esprit est défini comme un Esprit de « vérité » qui conduit à la « vérité » alors que jésus se présentait comme la vérité lui-même. Mais il n’est pas le seul. En effet le terme traduit par « conduire » est le verbe hodègeô qui est formé à partir du nom hodos qui signifie chemin. Enfin, si l’Esprit n’est pas dans ce verset associé à la Vie, d’autres passages de l’évangile selon saint Jean présentent explicitement l’Esprit comme principe de la Vie. Ainsi, en Jn 6,63, à la fin du discours sur le pain de Vie, Jésus s’exprime en ces termes (Jn 6,63):

C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie

On commence à comprendre pourquoi notre texte a été choisi pour évangile de la solennité de la sainte Trinité : nous avons deux « figures » différentes qui ont les mêmes attributs. On peut même poursuivre la recherche dans ce sens et se demander si ces attributs, « chemin », « vie » et « vérité ne sont pas appliqués à Dieu dans l’Ancien Testament. On peut relever que le verbe hodègeô est couramment employé dans la septante, la traduction grecque de l’Ancien Testament avec Dieu pour sujet. Ainsi au psaume 24, le psalmiste fait à Dieu la demande suivante (Ps 24,5):

Dirige-moi (hodègèson) dans ta vérité, enseigne-moi.

Il est bien évidemment de rapprocher de notre texte pour constater que Jésus, dans son discours, attribue à l’Esprit Saint le rôle même que le psalmiste attribuait à Dieu. Un autre psaume, le psaume 31, définit Dieu comme le Dieu de la vérité (en grec ho theos tès alètheia) Quant au lien de Dieu à la vie, il n’est que trop évident. Que l’on pense au second récit de la création dans la Genèse selon lequel le Seigneur Dieu « insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant » (Gn2,7). On peut constater que les attributs que les attributs chemin (ou guide), vérité et vie conviennent aussi bien à Dieu le Père, à Jésus le christ et au Saint Esprit. Nous avons donc trois figures définies par les mêmes attributs et qui de ce point de vue sont identiques. Mais ces trois figures n’en ont pas moins des rôles différents – j’emploie ici à dessein le mot rôle car le terme latin persona, qui a donné personneen français, signifie au sens premier « masque de théâtre » puis « rôle », « personnage ». En effet , dans le prologue de l’évangile selon saint Jean, il est affirmé que Dieu est invisible mais s’est manifesté par son fils unique (Jn 1,18) :

Dieu personne, ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître.

Quant à l’Esprit il ne peut se manifester, d’après saint Jean, qu’après la mort et la glorification de Jésus. Ainsi en Jn 7,39, l’évangéliste écrit-il :

En effet, il ne pouvait y avoir l’Esprit puisque Jésus n’avait pas encore été glorifié.

De même en Jn 16,7, Jésus dit-il à ses disciples :

Pourtant, je vous dis la vérité : il vaut mieux pour vous que je m’en aille, car, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous, mais si je pars, je vous l’enverrai.

Dieu le Père, ne se manifeste pas directement aux hommes, son fils, Jésus se manifeste pour un temps donné en s’incarnant, l’esprit lui se manifeste pour toujours (cf. Jn 14,16 : « un autre défenseur qui sera toujours avec vous ») mais seulement après la glorification du Fils. Les trois personnes ne se manifestent pas au même moment et pas de la même manière : Dieu, le Père, reste le toute Autre extérieur au monde qu’il a créé, en Jésus son fils Unique il prend chair humaine et se fait un homme parmi les hommes, et en l’Esprit il vient parler au cœur de chaque homme. (Cf, 1 Co 3,16 : Ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu et que l’Eprit de Dieu habite en vous ? )


Loué sois-tu ô Trinité sainte.

Loué sois-tu Dieu, Père, qui donne la vie à l’homme, Dieu de vérité qui nous guide dans la vérité.

Loué sois-tu Jésus, toi qui es le chemin, la vérité et la vie

Loué sois- tu Esprit de vérité qui nous guide dans la vérité toute entière.

Loué sois-tu Dieu Père que personne n’a jamais vu.

Loué sois-tu Fils unique qui l’a fait connaître.

Loué sois-tu Esprit Saint qui habite en nos cœurs.


Cinquième méditation : La vérité


La qualité de Dieu qui est ici mise en avant est la vérité. Ce thème très présent dans les œuvres johanniques. L’évangéliste emploie le terme grec alètheia qui est formé sur le verbe grec lantanô qui signifie « cacher » avec un a privatif. La « vérité » est donc étymologiquement en grec ce qui n’est pas caché, ce qui n’est pas dissimulé. Ce terme a été employé dans la traduction grecque de la Septante pour traduire le terme hébreu émet formé sur la racine amin qui veut dire « être ferme ». Le terme hébreu exprime une idée de solidité, de fidélité.(voir par exemple les différentes traductions de Ps 84, 11-12 dans le Psautier de Ligugé : « Amour et Fidélité se rencontrent ; Justice et Paix vont s’embrasser. Fidélité germera de la terre. Justice du haut des cieux se penchera. et dans la TOB : « Fidélité et Vérité se sont rencontrées, elles ont embrassé Paix et Justice. La Vérité germe de la terre, et la Justice se penche du ciel. : le Psautier de Ligugé traduit émet par « Fidélité » alors que la TOB traduit émet par « Vérité » et utilise « Fidélité pour traduire un autre terme hébreu hesed que Psautier de Ligugé traduit par « Amour » En grec, dans la septante émet est traduit par alètheia (vérité équivalent à Veritas en latin dans la Vulgate) et hesed par eleos (pitié, compassion, équivalent à Misericordia en latin dans la Vulgate). Jean emploie vingt-cinq fois le terme alètheia dans l’évangile et vingt fois dans les épîtres. La vérité est d’abord étroitement lié au Verbe puisque dès le Prologue de son évangile, Jean présent le Verbe comme « Fils unique plein de grâce et de vérité » et ajoute au v. 17 : « la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ.» Jésus affirme d’ailleurs à plusieurs reprises qu’il communique la vérité qui vient de Dieu (Cf Jn 8,40 : moi, un homme qui vous ai dit la vérité que j’ai entendue de Dieu..) Ceux qui acceptent son témoignage appartiennent à la vérité (en Jn 18,37, Jésus dit à Pilate quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. », ils font la vérité (cf Jn 3,21 mais celui qui fait la vérité vient à la lumière). Cette vérité libère de l’esclavage du péché ceux qui gardent la parole de Jésus (cf . Jn 8,32 : Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libre. »

Mais l’Esprit est aussi présenté comme « l’Esprit de Vérité ». Ce titre souligne qu’il continue l’action et la présence de Jésus sur terre.À cet Esprit de Vérité, Jésus assigne dans notre texte deux fonctions « dire ce qu’il a entendu » et « faire connaître ce qui va venir. ». Il me semble que l’on peut rapprocher la première de ces deux fonctions de l’Esprit de la conception hébraïque de la vérité comme « fidélité » - l’Esprit reprend fidèlement ce qui lui a été dit – alors que la seconde fonction renvoie plutôt à la conception grecque de dévoilement – l’Esprit révèle ce qui est encore caché même si cette seconde fonction renvoie aussi à l’Esprit comme inspirateur de la prophétie, un thème très présent dans la bible hébraïque. Il suffit ici de citer Nombres 11 où les 70 anciens qui reçoivent l’Esprit se mettent à prophétiser y compris Eldad et Médad restés au camp.


Sixième méditation Lui me glorifiera


Pour définir le rôle de l’Esprit saint à son égard, Jésus emploie le verbe « glorifier ». Ce terme est déjà apparu au début de ce dernier entretien avec ses disciples pour définir les relations du Père et du Fils : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera ; et il le glorifiera bien tôt. » (Jn 13, 31-32) Ce verbe reviendra au début de la grande prière que Jésus adresse à son père qui constitue le chapitre 17 de l’évangile selon saint Jean : « Père glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie. […] moi je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant els œuvres que tu m’avais donnée à faire. Et maintenant, glorifie-moi auprès de toi, Père, de la gloire que j’avais auprès de Toi, avant que le monde existe. » dan ce dernier passage Jésus suggère qui a glorifié son père lorsqu’il était sur terre en réalisant les œuvres que le père lui a donné à faire et qu’il va encore le glorifier par son obéissance au moment de sa passion ; en retour le Père va le glorifier en le ressuscitant en l’élevant auprès de lui redonnant la place qu’il avait « avant que le monde existe » puisque pour Jean Jésus n’est autre que le Verbe qui était au commencement auprès de Dieu et qui était Dieu (cf. Jn 1,1-2).Notre texte présente en quelque sorte la relation entre le Fils et l’Esprit saint comme analogue à celle du Père et du Fils. Comme le Fils a glorifié le Père en faisant connaître son nom et en réalisant es œuvres qui viennent de lui, l’Esprit va glorifier le Fils en faisant connaître ce qui vient du Fils. Jésus précise ensuite le sens de cette affirmation en reprenant un motif déjà présent précédemment dans ce dernier entretien : la communauté de biens entre le Père et le Fils : « Tout ce que possède le Père est à moi » Cette affirmation fait écho à celle de Jn 14,16. Or la Parole que vous entendez, n’est pas de moi : elle est du Père qui m’a envoyé. »Dans cette perspective on peut comprendre que ce que fait connaître l’Esprit appartient à la fois au Père et au Fils.Jésus suggère ici une communauté entre le Père, le Fils et l’Esprit tout appartenant à la fois au Père eu Fils et à l’Esprit et en même temps des rôles différents, l’Esprit manifestant la gloire du Fils et le Fils manifestant la gloire du Père.


Septième méditation : La vérité, chemin trinitaire.


Essayons de ressaisir note texte d’évangile dans son ensemble. Il s’ouvre par l’affirmation que Jésus a beaucoup de choses à dire à ses disciples mais qu’ils n’ont pas la force de l’instant de le porter pour l’instant puis se poursuit par l’évocation de l’Esprit de vérité (ou pour traduire plus littéralement le texte grec l’Esprit de la vérité) qui les guidera dans la vérité toute entière. Le texte suggère donc que les disciples ne sont pas encore prêts à porter la vérité toute entière. L’emploi du verbe « guider « dans lequel on retrouve le radical du mot hodos, chemin ou voie indique que la Vérité n’est pas donnée d’emblée toute entière à l’homme car il est incapable de la porter mais qu’elle se présente comme un chemin sur lequel nous sommes appelés à toujours progresser. Pourtant cette Vérité est unique, immuable puisque c’est Seigneur lui-même qui est cette Vérité, le Dieu qui est le seul à être vrai au sens qu’il est le seul auquel on peut faire entièrement confiance, le seul en lequel il n’y a aucune distance entre la Parole et l’agir. Mais ce Dieu unique se révèle à nous comme Père, Fils et Saint Esprit. Il s’est révélé comme un Dieu Père, Saint radicalement séparé des hommes, qui en tant que tel ne peut être vu (« Dieu, personne en l’a jamais vu » mais a choisi de se faire connaître des hommes, de leur révéler sa parole et même de passe des alliances avec eux. Il s’est révélé comme Dieu Fils ne s’incarnant en un homme Jésus Christ, le Verbe fait chair, mort et ressuscité pour nous, dans le sang duquel a été scellé l’alliance définitive entre Dieu et les hommes.Il s’est révélé come Dieu Esprit Saint, présent au cœur de l’homme, au plus intime de chacun d’entre nous, à condition que nous sachions écouter et discerner sa présence. Le Seigneur ne s’est pas révélé seulement Trinité dans l’histoire du salut Dieu Père au peuple de l’Alliance Die Fils au temps de son incarnation de Jésus-Christ puis Dieu Saint-Esprit au temps de l’Église mais il se révèle ainsi dans la vie de chacun d’entre nous : Dieu Père quand nous le contemplons dans la création, Dieu Fils que nous découvrons en écoutant les paroles et regardant les visages de nos frères et sœurs en humanité, Dieu Saint-Esprit qui parle au fond de note cœur à travers la voix de notre conscience.

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