LA REGLE DE SAINT BENOIT

Règle de saint Benoît

L'ancienne Salle du chapitre (12e siècle)

L'ancienne Salle du chapitre (12e siècle)

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Dans la salle du chapitre, chaque jour la communauté entend un commentaire d'un chapitre de la Règle de saint Benoît (d'où son nom)

Nous présentons ici une nouvelle série de commentaires des chapitres de la Règle de Saint Benoît

17 mai


Chapitre 3


L’appel des frères en conseil (1)


Toutes les fois qu’il y aura, dans le monastère, quelque affaire prioritaire,

l’abbé convoquera toute la communauté ;

puis il dira lui-même ce dont il s’agit.

Alors, ayant écouté les frères, il délibérera en lui-même,

et il fera ce qu’il aura jugé le plus utile.

Si nous avons dit que tous doivent être appelés en conseil,

c’est que souvent le Seigneur révèle à un plus jeune ce qui est le meilleur.

Ainsi, les frères donneront leur avis

dans une soumission toute d’humilité,

en sorte qu’ils n’aient pas l’orgueil de défendre trop hardiment leur point de vue

et c’est l’arbitrage de l’abbé qui pèsera par dessus tout

afin qu’il juge ce qui est le plus salutaire ; ce à quoi, tous obéiront.

Mais de même qu’il est juste que les disciples obéissent au maître,

de même le maître conviendra de disposer toute chose

avec prévoyance et d’une manière juste.

16 mai


Chapitre 2


Ce que doit être l’abbé (6)


Avant tout, ne se dissimulant pas ou ne comptant pas pour rien,

le salut des personnes qui lui ont été confiées,

qu’il n’accorde pas d’attention excessive

aux choses passagères, terrestres et caduques,

mais qu’il pense toujours qu’il a reçu des personnes à conduire

au sujet desquelles il aura à s’expliquer.

Qu’il ne prétexte pas des ressources insuffisantes pour lemonastère,

se souvenant qu’il est écrit :

« Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice,

et le reste vous sera donné par surcroît. »

Et ailleurs : « Rien ne manque jamais à ceux qui ont conscience de la présence de Dieu

dans leur vie. »


Qu’il sache donc bien qu’il a reçu des personnes à conduire,

et qu’il se prépare à s’en expliquer.

Quel que soit le nombre des frères dont il a la charge,

qu’il soit bien certain aussi qu’au jour du discernement final,

sans le moindre doute, il devra y ajouter sa propre personne.

Ainsi, toujours conscient de la discussion finale du grand Pasteur

au sujet des brebis qu’il lui a confiées,

en plus de la préoccupation pour le compte des autres,

il aura à rendre compte aussi pour lui-même, avec soin,

et, tandis qu’il servira par ses enseignements, la correction des autres,

il corrigera en même temps ses propres défauts.

14 mai, 13 septembre


Chapitre 2


Ce que doit être l’abbé (4)


Dans son enseignement,

l’abbé doit toujours suivre la forme qu’emploie l’apôtre

selon ce qu’il dit : « Reprends, supplie, menace. »

Ainsi selon les temps et les moments,

mêlant les propos sévères et aimables,

il montrera tantôt la dureté d’un maître

et tantôt l’affection d’un père très tendre.

Ainsi, il doit reprendre plus durement

ceux qui sont indisciplinés et agités,

tandis qu’il lui suffira de supplier

ceux qui sont obéissants, doux et patients

à avancer au mieux.

Quant à ceux qui sont négligents et pleins d’eux-mêmes,

nous l’avertissons de les réprimander et de les corriger.

Qu’il ne cache pas les fautes des délinquants :

mais autant possible, qu’il les détruise jusqu’à la racine,

aussitôt qu’ils apparaissent,

en se souvenant des dangers encouru

par Héli, grand-prêtre de Silo.

Quant à ceux qui sont honnêtes et capables d’intelligence,

il suffira qu’il les reprenne une fois ou deux par des encouragements.

Mais ceux qui sont durs, méchants, orgueilleux et qui n’écoutent rien,

il les réprimera par des coups et des corrections corporelles,

dès le commencement de leur faute, sachant qu’il est écrit :

« Celui qui est incapable de comprendre

par la raison ne se corrige pas avec des paroles. »

Etencore : « Frappe ton fils avec le bâton,

et tu délivreras son âme de la mort. »



15 mai


Chapitre 2


Ce que doit être l’abbé (5)


L’abbé doit toujours se rappeler ce qu’il est et le nom qu’il porte.

Il doit savoir qu’on exige davantage

de celui à qui il a été donné davantage.

Qu’il sache aussi qu’il a reçu une chose difficile et ardue :

conduire les personnes, et servir les tempéraments d’un grand nombre ;

l’un ayant besoin de douceur, un autre de réprimandes, un autre de persuasion.

Il doit donc se conformer

et s’adapter aux caractéristiques et à l’intelligence de chacun,

en sorte que non seulement

il ne souffre pas de perte dans le troupeau qui lui est confié,

mais qu’il se réjouisse de l’accroissement de ce bon troupeau.

On peut retrouver les vidéos de ce commentaire de la Règle, sur Youtube en cherchant : Règle de Saint Benoît.....