LA REGLE DE SAINT BENOIT

Règle de saint Benoît

L'ancienne Salle du chapitre (12e siècle)

L'ancienne Salle du chapitre (12e siècle)

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Dans la salle du chapitre, chaque jour la communauté entend un commentaire d'un chapitre de la Règle de saint Benoît (d'où son nom)

Nous présentons ici une nouvelle série de commentaires des chapitres de la Règle de Saint Benoît

31 mars


Chapitre 49


De l’observance du carême



Il est clair que la vie d'un moine

doit garder, en tout temps, l’observance du carême.

Cependant peu ont un tel courage.

Aussi nous suggérons qu’au moins en ces jours du carême,

ils gardent leur vie en toute pureté,

et, du même coup, effacent pendant ces saints jours

toutes les négligences des autres temps.

Cela se fera convenablement

si nous nous abstenons de tous les vices

et nous adonnons à la prière avec larmes,

à la lecture, à la componction du coeur et à l’abstinence.

Pendant ces jours-là, ajoutons donc quelque chose

à la tâche habituelle de notre service :

prières particulières, abstinence de nourriture et de boisson.

Que chacun, par delà la mesure qui lui est assignée et de sa propre volonté,

offre quelque chose à Dieu dans la joie du Saint-Esprit.

Qu’il prive son corps de nourriture, de boisson,

de sommeil, de bavardage, de plaisanterie,

et qu’il attende la sainte Pâques dans la joie du désir spirituel.

Toutefois cette offrande même,

chacun la soumettra à son abbé

pour l’accomplir avec sa prière et son assentiment.

Car ce qui se fait sans la permission du père spirituel

sera tenu pour présomption et vaine gloire,

et non pour un salaire.

Tout doit se faire avec l’assentiment de l’abbé.


Pour Saint Benoît, le Carême est un temps de renouveau et de dynamisme. Il s’agit d’accéder à une vie claire et juste, en travaillant la question de la puretéà partir du coeur. Aucune pratique extérieure n’est une fin en soi. C’est un moyen de travail pour cultiver une meilleure disponibilité intérieure, une meilleure écoute, une meilleure attention. A l’occasion du Carême, que le moine devrait vivre sans discontinuer, saint Benoît parle d’allégresse du désir spirituel comme aussi de joie que donne l’Esprit Saint. Grandissons dans cette ouverture, n’hésitons pas à nous y engager, corps et âme.


1er avril


Chapitre 50,


Des frères qui travaillent loin de l’oratoire ou sont en voyage


Les frères qui sont très loin pour le travail

et ne peuvent arriver à temps à l’oratoire

– l’abbé jugera lui-même s’il en est ainsi –

diront l’office divin là où ils travaillent,

avec crainte de Dieu et à genoux.

De même ceux qui sont en voyage

n’omettront pas les Heures prescrites.

Ils feront du mieux qu’ils peuvent, en leur privé,

sans négliger de s’acquitter de l’obligation de leur service.


Pour saint Benoît, l’oeuvre de Dieu, l’office divin est une priorité : « Ne rien préférez à l’oeuvre de Dieu ». Y compris quand on est loin de l’église à cause du travail ou en voyage. L’office n’est pas fait pour être célébré seul, mais c’est parfois une occasion d’en renouveler l’approche quand les circonstances l’obligent. Dire l’office en petit groupe sur un lieu de travail, ou dire un office dans un train permet d’appréhender autrement cette disposition de prière si prégnante dans la vie monastique, comme si toute la vie devenait elle-même liturgique.






On peut retrouver les vidéos de ce commentaire de la Règle, sur Youtube en cherchant : Règle de Saint Benoît.....